Les taliban demandent à Trump le «retrait complet» des troupes américaines d'Afghanistan
- Avec AFP
Alors que le Pentagone doit annoncer les grandes lignes de sa stratégie en Afghanistan, les taliban demandent le retrait des troupes américaines, estimant que l'occupation étrangère est «le principal moteur de la guerre».
Le 15 août, les taliban ont mis en garde Donald Trump contre un accroissement de la présence militaire américaine en Afghanistan. Une politique qu'étudie actuellement Washington.
«Les expériences précédentes ont démontré qu'envoyer plus de troupes en Afghanistan aurait pour unique effet plus de destruction du pouvoir militaire et économique américain», selon cette lettre ouverte adressée à Donald Trump. Elle a été rendue publique alors que ce dernier doit prochainement faire connaître sa décision au sujet du renforcement de l'engagement américain en Afghanistan.
«Il serait donc sage pour vous d'adopter une stratégie de retrait complet d'Afghanistan plutôt que d'accroissement des troupes», souligne la lettre, rédigée en anglais et communiquée aux médias.
Dans leur missive, les taliban, qui ont dirigé l'Afghanistan de 1996 à 2001, s'en prennent également aux dirigeants afghans, qualifiés de «pantins» préoccupés par leurs seuls pouvoir et intérêt personnels. Selon eux, l'occupation étrangère est «le principal moteur de la guerre».
Des mercenaires en lieu et place des troupes régulières ?
L'administration Trump repense actuellement sa stratégie pour l'Afghanistan, pays où les Etats-Unis sont engagés militairement depuis près de 16 ans.
Le chef du Pentagone, Jim Mattis, a assuré le 15 août que la décision interviendrait «très, très bientôt». Les options sont multiples, de l'envoi de plusieurs milliers de soldats supplémentaires pour mieux appuyer l'effort de l'armée afghane jusqu'au retrait des Américains. Selon le journal USA Today, la Maison Blanche serait également en train d’envisager le remplacement des troupes régulières par des mercenaires, un plan proposé à Washington par Erik Prince, fondateur de la société de sécurité privée Academi, anciennement connue sous le nom de Blackwater.
Une stratégie contre laquelle s'élèvent les insurgés, qui déconseillent sans détours aux Etats-Unis de «privatiser» sa campagne afghane. «Si vous avez échoué à gagner la guerre d'Afghanistan avec des soldats américains et de l'OTAN disciplinés [...] vous ne la gagnerez jamais avec des mercenaires», affirment-ils.
Le 14 août, la Russie avait également fait part de son scepticisme sur le recours à une armée privée. Zamir Kaboulov, qui dirige au ministère russe des Affaires étrangères le département des relations entre la Russie et l'Afghanistan, avait jugé que les Etats-Unis étaient «désespérés». «Les projets de remplacer les troupes régulières par des mercenaires sont absurdes. Cela n'aboutira à rien de bon», avait-il estimé, appelant l'armée américaine à se retirer du pays et lui faisant remarquer qu'elle n'avait pas été «capable de faire grand-chose» malgré des années de présence sur le sol afghan.