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Règlement politique en Libye : le maréchal Haftar demande l’aide militaire de la Russie

Après une rencontre entre le chef de la diplomatie russe et l'homme fort de l'Est libyen, Khalifa Haftar, Moscou a déclaré soutenir les efforts de ce dernier pour trouver un accord avec Fayez al-Sarraj, chef du gouvernement d'entente nationale.

«Oui, nous avons discuté de la question» [d’une aide militaire], a déclaré durant sa visite à Moscou le maréchal libyen Khalifa Haftar, chef de la force autoproclamée Armée nationale libyenne. «Je suis convaincu que la Russie restera notre amie proche et ne refusera pas de nous aider», a-t-il ajouté, cité par l’agence TASS.

Il a également appelé Moscou à jouer un rôle dans le règlement du conflit libyen. «Nous serions très heureux si la Russie pouvait contribuer en quoi que ce soit à ce sujet», a-t-il déclaré. «Nous n'avons pas discuté du rôle concret de la Russie, mais nous sommes pour un rôle de la Russie, quel qu'il soit», a précisé le maréchal libyen.

De son côté, le ministre russe des Affaires étrangères a réitéré son soutien aux efforts «visant à intensifier le processus politique pour parvenir à une solution politique et au rétablissement total de la souveraineté de votre pays». «Malheureusement la situation en Libye reste complexe, la menace terroriste n'a pas été vaincue», a-t-il toutefois noté.

«Nous savons que vous participez, aveс [Fayez al-]Sarraj, aux efforts qui visent à trouver des accords satisfaisants pour les deux parties», a déclaré Sergueï Lavrov, cité par l'agence RIA Novosti. «Nous soutenons votre démarche en vue de la conclusion de ces accords», a-t-il affirmé. Le diplomate russe n’a pas commenté la question d’une aide militaire éventuelle de Moscou aux forces du général Haftar.

Parmi les autres questions évoquées pendant la rencontre entre le chef de la diplomatie russe et l’homme fort de l’Est libyen figurait notamment le problème migratoire.

Ce n'est pas la première fois que le général Haftar effectue une visite à Moscou. En 2016, il s'était rendu deux fois dans la capitale russe et s'était entretenu avec Sergueï Lavrov et le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou. Le 2 mars 2017, c'était au tour du chef du gouvernement d'union nationale libyen Fayez al-Sarraj d'être reçu par le ministre russe des Affaires étrangères.

Fin juillet, lors d'une rencontre en région parisienne sous l'égide du président français Emmanuel Macron, Khalifa Haftar et Fayez al-Sarraj se sont mis d'accord sur une déclaration en dix points par laquelle ils s'engagent notamment à un cessez-le-feu et à organiser des élections le plus rapidement possible.

Depuis 2011 et la chute de Mouammar Kadhafi, la Libye est en proie aux violences et encore loin de connaître la stabilité politique au point que le pays est fracturé en deux zones depuis plus d’un an : l'une contrôlée par le GNA de Fayez al-Sarraj, basé à Tripoli et reconnu par l'ONU et l'Est dominé par les forces de Khalifa Haftar, soutenues par l'Egypte et les Emirats arabes unis.

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