Mali : des djihadistes présumés frappent à nouveau près de Bamako, deux personnes ont perdu la vie
- Avec AFP
Une attaque était en cours dans l'après-midi du 18 juin contre un campement touristique à la périphérie de Bamako, la capitale malienne, fréquenté par des Occidentaux. Deux personnes ont perdu la vie, selon les autorités maliennes.
L'attaque menée par des djihadistes présumés le 18 juin contre un lieu de villégiature près de la capitale malienne Bamako a fait deux morts. Une vingtaine d'otages capturés par les assaillants ont été libérés par les forces spéciales maliennes, a affirmé à l'AFP le ministre malien de la Sécurité, Salif Traoré.
«C'est une attaque djihadiste. Les forces spéciales maliennes sont intervenues. Une vingtaine d'otages ont déjà été libérés. Malheureusement, il y a eu pour le moment deux morts dont une Franco-Gabonaise», a déclaré Salif Traoré.
Un porte-parole du ministère de la Sécurité, Baba Cisse, a par ailleurs confirmé que deux personnes avaient perdu la vie lors de cette attaque djihadiste. «La première victime est un citoyen franco-gabonais», a-t-il expliqué, précisant que les autorités cherchaient à confirmer la nationalité de la seconde victime.
Un responsable du ministère malien de la Sécurité avait préalablement affirmé à l'AFP que des forces spéciales maliennes avaient été engagés aux côtés de militaires de l'opération française Barkhane et de l'ONU.
«Il y a une attaque de présumés djihadistes au campement de Kangaba. Les forces spéciales maliennes, appuyées par les forces de Barkhane et la Minusma (ONU), ont bouclé le secteur et sont en train de mener des opérations» contre les assaillants, avait fait savoir ce responsable sous le couvert de l'anonymat.
Des voisins de ce site situé à la périphérie de Bamako ont dit à l'AFP avoir entendu des coups de feu en provenance du lieu attaqué. Une fumée s'élevait au-dessus du site, vers lequel ont convergé des soldats de l'armée malienne et de la force française anti-djihadiste Barkhane, a constaté un journaliste de l'AFP.
#Mali : attaque en cours contre le campement #Kangaba, lieu prisé des Maliens aisés et des Occidentaux à quelques kilomètres de #Bamako#AFPpic.twitter.com/OttkGoAH16
— Ulysse Paris (@ulyssepariser) 18 juin 2017
#Mali#Bamako :une image montrant une fumée noire qui se dégage du lieu de l'attaque @issalan_pic.twitter.com/y0NOPVGPKa
— Sidi Kounta (@sidikounta7) 18 juin 2017
Les forces de l'ordre ont bouclé le secteur. Un bâtiment était en feu dans l'établissement où sont entrés des éléments de la force Barkhane, selon un journaliste de l'AFP.
La dernière attaque djihadiste visant des Occidentaux dans la capitale malienne remonte à celle de mars 2016, contre l'hôtel Nord-Sud de Bamako, abritant la mission de l'Union européenne qui entraîne l'armée malienne (EUTMMali). Un assaillant avait été tué.
Le 20 novembre 2015, un attentat contre l'hôtel Radisson Blu avait fait 20 morts, en sus de ses deux auteurs.
Il avait été revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), en coordination avec le groupe djihadiste de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, Al-Mourabitoune, qui avait scellé à cette occasion son ralliement à Aqmi.
#Mali - Bamako : attaque contre le campement Kangaba à Yirimadjo, périphérie de Bamako. Important déploiement forces de l'ordre sur place. pic.twitter.com/VELbyApFeJ
— Souleymane Ag Anara (@ag_anara) 18 juin 2017
L'état d'urgence est en vigueur au Mali quasiment sans interruption depuis.
En mars 2015, une l'attaque contre le restaurant-bar La Terrasse avait fait cinq morts, dont deux Occidentaux.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Les djihadistes ont été en grande partie chassés de cette région par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France, et qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix, censé isoler définitivement les djihadistes, dont l'application accumule les retards.
Depuis 2015, ces attaques se sont étendues dans le centre et dans le sud du pays, et le phénomène gagne les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.