Pologne : le parti au pouvoir voudrait un festival de rock sans migrants musulmans
Le parti Droit et Justice (PiS) a demandé aux Polonais s'ils voulaient vraiment que des «migrants musulmans» assistent au très populaire festival Przystanek Woodstock. Les associations anti-racistes dénoncent une «propagande islamophobe».
Sans s'embarrasser du politiquement correct, Droit et Justice (PiS), le parti au pouvoir en Pologne, a posté le 8 juin un message pour le moins polémique sur le réseau social Twitter. Le parti conservateur tenait à réagir au propos de Jerzy Owsiak – un des organisateurs du festival de rock Przystanek Woodstock qui se tient chaque été dans l'ouest du pays, près de la frontière allemande – qui a soutenu que les festivités seraient ouvertes aux migrants vivants en Allemagne.
«Vous voulez vraiment qu'il y ait un événement en Pologne auquel participent des migrants musulmans ?», a écrit le PiS sur son compte officiel, demandant au passage à ce que son message soit retweeté par ceux qui partagent son avis.
Naprawdę chcecie, by w Polsce odbyła się impreza z udziałem muzułmańskich imigrantów?
— PrawoiSprawiedliwość (@pisorgpl) 8 juin 2017
➡️Podajcie dalej, jeśli się na to nie zgadzacie. pic.twitter.com/p6mGZv5WiK
Une prise de position qui a vivement fait réagir Rafal Pankowski, le directeur de Never Again, un groupe anti-raciste impliqué dans l'organisation du festival depuis deux décennies. «C'est une forme très crue de propagande islamophobe», s'est-il insurgé, cité par l'agence de presse AP. «Le nombre de musulmans polonais est de toute façons très faible, alors faire peur aux gens avec une prétendue menace musulmane est artificiel, mais aussi cynique et déplaisant», a-t-il fait valoir.
L'immigration est un sujet récurrent du débat politique en Pologne, le président Andrzej Duda ayant par exemple déclaré le 8 juin qu'il était en faveur de la tenue d'un référendum à la veille des élections législatives de 2019 afin que les Polonais puissent s'exprimer pour ou contre l'accueil des réfugiés. Varsovie, qui refuse d'accepter à l'heure actuelle son quota de migrants exigé par l'Union européenne (UE), pourrait bientôt faire face à des sanctions financières et politiques de la part de Bruxelles.
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