Le gouvernement vénézuélien de plus en plus isolé en Amérique latine

Le gouvernement vénézuélien de plus en plus isolé en Amérique latine Source: Reuters
Nicolas Maduro est de plus en plus isolé sur la scène politique sud-américaine
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Nicolas Maduro est désormais confronté aux critiques ouvertes de ses voisins argentin et brésilien. La quasi-totalité des Etats sud-américains prennent leurs distances avec Caracas alors que les mouvements de protestation se poursuivent.

Les anciens alliés régionaux du gouvernement de Nicolas Maduro commencent à prendre leurs distances vis-à-vis de la politique menée par le président vénézuélien. Alors que la vague de manifestations au cours desquelles 28 personnes ont été tuées depuis le 1er avril se poursuit, Caracas peine à faire accepter sa proposition de convocation d'une assemblée constituante dans l'opinion sud-américaine.

Susanna Malcorra, ministre argentine des Affaires étrangères, a réagi aux velléités de Nicolas Maduro de mettre un terme aux mouvements de protestation en réécrivant la Constitution en des termes inhabituellement fermes. «Cela s'appelle jeter de l'huile sur le feu», a-t-elle estimé le 3 mai. «Il semble qu'il se livre à une surenchère», a-t-elle déclaré au sujet de Nicolas Maduro. «Il ne réalise par que les gens qui meurent dans la rue, quelle que soit leur couleur politique, sont des Vénézuéliens», a-t-elle ajouté. Parmi les 28 victimes officiellement recensées figurent en effet des militants politiques pro-gouvernements ainsi que des opposants.

«C'est une nouvelle atteinte à la démocratie qui viole la Constitution du pays», a déclaré de son côté le ministre brésilien des Affaires étrangères, Aloysio Nunes, dans une tribune publiée sur sa page Facebook le 2 mai. Tout en excluant toute volonté d'ingérence, le chef de la diplomatie brésilienne a dénoncé une «escalade autoritaire». 

Des transitions politiques en Amérique du Sud ayant isolé Caracas

Jadis alliés quasi indéfectibles du Vénézuéla dans la région, ainsi que sur la scène internationale, le Brésil et l'Argentine ont connu une transition politique ces dernières années qui a considérablement isolé le Venezuela, par ailleurs fragilisé par la transition entre la figure charismatique d'Hugo Chavez et celle plus contestée de Nicolas Maduro.

L'Argentine, après 12 ans de présidence du couple Kirchner, est finalement passée à droite en 2015 avec l'élection de Mauricio Macri. Au Brésil, si le Parti des travailleurs est toujours à la tête du pays, sa position vis-à-vis de Caracas a radicalement changé après la destitution de Dilma Roussef par une procédure d'empêchement en 2016. Le Vénézuéla avait à l'époque dénoncé un «coup d'Etat» et gelé ses relations avec le nouveau président, Michel Temer. En outre, le Brésil, agité par des grèves et des manifestations récentes, se trouve également fragilisé.

Nicolas Maduro ne peut espérer davantage de soutien de la part des autres pays sud-américains. Exprimant une désapprobation très précautionneuse à l'égard de Caracas, le président colombien Juan Manuel Santos a multiplié les appels à l'organisation de nouvelles élections depuis le début des manifestations début avril, en vain. Même son de cloche pour le Chili, le Costa Rica, le Pérou, le Paraguay et l’Uruguay, qui se sont contentés d'apporter leur soutien à un projet de médiation proposé par le pape François, le 30 avril dernier, sans plus de résultats. L'opposition vénézuélienne refuse un dialogue dont elle estime qu'aucune solution concrète ne pourra émerger. Seule la Bolivie affiche un clair soutien au gouvernement de Nicolas Maduro : son président, Evo Morales, allant jusqu'à accuser Washington de «provoquer une intervention impérialiste» dans le pays.

De l'instabilité politique à la crise de régime

Le président vénézuélien Nicolas Maduro a convoqué le 1er mai une assemblée constituante chargée de rédiger une nouvelle Constitution. L'opposition vénézuélienne a immédiatement rejeté l'initiative de Nicolas Maduro, estimant qu'il s'agissait de la poursuite du «coup d'Etat» mené, selon elle, contre le Parlement qu'elle contrôle depuis les élections législatives de décembre 2015. 

Depuis plusieurs semaines, l'opposition accuse le Tribunal suprême de justice (TSJ) et le gouvernement de Nicolas Maduro de s'être arrogés les pouvoirs du Parlement et d'avoir supprimé l'immunité des députés. Le TSJ avait dû faire marche arrière quelques jours plus tard devant le tollé international suscité par ces mesures. Mais cette tentative présumée de neutraliser la seule institution tenue par l'opposition dans le pays a déclenché un vaste mouvement de protestation qu'aucune mesure ne semble parvenir à apaiser. 

De son côté, Nicolas Maduro dénonce des manœuvres politiques venues de l'étranger. «Les Etats-Unis, le département d'Etat, ont donné leur feu vert et leur approbation à un processus putschiste effronté en vue d'une intervention au Vénézuéla», a-il affirmé le 18 avril lors d'une réunion avec les hauts responsables politiques et militaires. 

Lire aussi : Evo Morales à RT : les Etats-Unis ont «un esprit égoïste et vaniteux»

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