L'article 50 a été écrit par peur qu'une dictature n'arrive au pouvoir dans l'UE

L'article 50 a été écrit par peur qu'une dictature n'arrive au pouvoir dans l'UE Source: Reuters
Au début des années 2000, les diplomates européens jugeaient très probable la victoire du Parti de la liberté en Autriche
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Selon son propre rédacteur, qui déplore que le Royaume-Uni en fasse usage, la disposition permettant aux Etats membres de quitter l'UE avait été introduite dans le but de palier un «chaos juridique» si une dictature venait à arriver au pouvoir.

La genèse de l'article 50 du traité sur l'Union européenne aurait-elle été marquée par la crainte de l'établissement d'une dictature ? C'est ce qu'affirme son rédacteur, John Kerr, ancien secrétaire général de la Convention européenne au début des années 2000.

«Je n'aurais jamais pensé que le Royaume-Uni l'utiliserait», explique le diplomate britannique cité par The Independent, à l'origine de l'introduction de cette disposition permettant aux Etats membres de quitter l'UE. Pour quelles raisons alors avait-il jugé utile de prévoir une telle possibilité ? «Il me paraissait hautement probable qu'une dictature accède au pouvoir et veuille quitter l'UE», raconte-t-il. Une mesure permettant d'organiser une telle éventualité lui avait donc paru «plus souhaitable que le chaos légal».

A l'époque, nombre de dirigeants européens étaient convaincus que l'Autriche, membre de l'UE depuis 1995 seulement, verrait Jorg Haider, leader du Parti de la liberté, accéder au pouvoir. Eurosceptique convaincu, il aurait alors engagé l'Autriche dans un processus de séparation de l'UE que les diplomates bruxellois voulaient anticiper.

John Kerr n'était pourtant pas sourd aux attaques des eurosceptiques de son propre pays. «Il y avait à l'époque une théorie très répandue selon laquelle l'entrée dans l'UE nous avait condamné à une fuite en avant, sans retour possible, vers une intégration sans cesse plus poussée», note-t-il. Jamais, néanmoins, il n'aurait soupçonné que ce mouvement finisse un jour par se retrouver majoritaire parmi la population.

«Je ne me sens pas coupable» d'avoir rédigé l'article 50, tient néanmoins à nuancer John Kerr, «mais je suis très triste que le Royaume-Uni l'utilise», ajoute-t-il.

Depuis plusieurs mois, le fameux article 50 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne est au cœur de l'actualité politique, après le vote du Brexit en juin 2016 par les citoyens du Royaume-Uni. Le 29 mars, Theresa May a officiellement annoncé son activation, ouvrant la voie à des négociations inédites – et que beaucoup redoutent de voir s'éterniser.

Lire aussi : La France, le plus grand perdant du Brexit

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