Merkel requinquée par une victoire lors d'un scrutin test
- Avec AFP
Le 26 mars, le parti conservateur d’Angela Merkel a remporté une élection régionale test en Sarre, douchant pour le moment les espoirs des sociaux-démocrates de faire chuter la chancelière allemande lors des législatives de septembre.
Les chrétiens-démocrates (CDU) ont remporté ce 26 mars 40,7% des voix (selon les résultats définitifs publiés dans la soirée) lors d'élections régionales en Sarre. C'est cinq points de mieux que lors du dernier scrutin dans cette ancienne région minière située à la frontière avec la France.
Malgré la victoire que lui laissaient espérer de récents sondages, le parti social-démocrate (SPD) se retrouve nettement distancé, avec 29,6% des voix. Cette première élection de l’année devait permettre d'estimer la capacité de son nouveau dirigeant, Martin Schulz, à faire vaciller Angela Merkel après 12 ans de pouvoir.
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Merkel confortée
Le SPD a subi un recul d'un point par rapport au dernier scrutin pour le renouvellement du Parlement régional en Sarre, en 2012.
«Ce n'est pas une bonne soirée pour nous», a reconnu Martin Schulz. «Mais cela ne veut pas dire que nous ne remporterons pas notre objectif de changement à la chancellerie en septembre», veut-il croire, soulignant que les élections étaient «un marathon et pas un sprint».
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La portée de ce scrutin est relative car la Sarre ne compte que 800 000 habitants, soit seulement 1% de la population allemande. Mais il était suivi de près par les observateurs en vue des législatives du 24 septembre, qui seront précédées de deux autres scrutins régionaux en mai.
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Ces résultats vont requinquer la chancelière qui entend briguer en septembre un quatrième mandat, alors que les temps commençaient à se faire difficiles pour elle. Angela Merkel subit en effet depuis plusieurs mois les critiques de droite contre sa politique migratoire et la poussée à gauche des sociaux-démocrates dans les sondages.
«C'est un résultat qui donne du courage à la CDU», a souligné le bras droit d'Angela Merkel à la chancellerie, Peter Altmeier, en direction des caciques du parti qui commençaient à critiquer l'apparente passivité apparente de la dirigeante dans la campagne.
Mais sa stratégie consistant à faire le dos rond face aux vents contraires et à compter sur son image rassurante pour convaincre paraît avoir à nouveau fonctionné et ce épisode en Sarre constitue donc un premier revers personnel pour Martin Schulz.
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«L’effet Schulz» sur lequel pariait le SPD, avec un discours clairement à gauche sur les questions sociales et une volonté de s’afficher comme homme «proche du peuple», montre ainsi, au moins provisoirement, ses limites.
Le SPD espérait, au moins en Sarre, talonner la CDU, afin de s’emparer du pouvoir régional via une coalition avec la gauche radicale de Die Linke. Cette dernière finit en repli, à 12,9%.
L'AfD plafonne
Le nombre combiné de sièges des deux partis de gauche ne suffira pas à forger une telle coalition. Les sondages, à la sortie des urnes, montrent en réalité que le SPD a été pénalisé en Sarre par la perspective d'une alliance avec cette gauche radicale, issue de l'ex-parti communiste de RDA et qui effraie une partie de l'électorat.
«Cela nous a manifestement nui», a reconnu le ministre social-démocrate de la Justice, Heiko Maas, alors que ce scénario commençait à être envisagé au niveau national.
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En Sarre, le SPD ne devrait avoir d’autre choix que de rester partenaire minoritaire d’une coalition dirigée plus fermement que jamais par la CDU et son chef de file locale, Annegret Kramp-Karrenbauer, surnommée la «Merkel de la Sarre».
La droite nationaliste de l'AfD, pour sa part, fait son entrée au Parlement de Sarre, avec 6,2%. Elle est désormais présente dans 11 parlements régionaux (sur 16) mais elle marque le pas en terme d'audience à mesure que la question des réfugiés, qui a beaucoup polarisé, s'efface des priorités de l'opinion publique. Une autre bonne nouvelle pour Angela Merkel.