Suède : début du procès de trois personnes accusées d'avoir filmé un viol en direct sur Facebook

La cour d’Uppsala a ouvert un procès contre trois jeunes hommes arrêtés en janvier 2017 pour le viol d’une femme qu'ils ont diffusé en direct sur Facebook. Malgré la vidéo, les accusés plaident non coupable.
Deux ressortissants afghans, âgés de 18 et 21 ans, et un Suédois de 24 ans se sont présentés devant la cour d’Uppsala. Les deux premiers sont poursuivis pour avoir violé une femme dans un appartement d’Uppsala, à 70 km au nord de Stockholm en janvier 2017. Le troisième suspect est inculpé pour ne pas avoir empêché la commission du crime et complicité de viol.
C'est lui qui a filmé et diffusé la scène en direct sur Facebook. Le parquet a noté qu’il avait encouragé ses amis, «ri et filmé l’incident avec son téléphone portable» au lieu d’appeler la police.
Les trois hommes ont été interpellés le 22 janvier, grâce à des membres du groupe Facebook – qui compte près de 60 000 membres – sur lequel le viol avait été diffusé. Ce sont ces derniers qui ont alerté la police.
#Suède : une jeune femme violée en direct sur #Facebookhttps://t.co/W335Yc2LRCpic.twitter.com/dk7vHKdWaN
— RT France (@RTenfrancais) 25 janvier 2017
La victime est une femme d’environ 30 ans. Les témoins disent qu’elle avait consommé de l’alcool et des drogues. «Elle était comme si elle était morte, elle ressemblait à une poupée», a déclaré l’un des témoins. La victime précise pour sa part qu’elle n’a pas compris ce qui s’est passé. C'est l'une de ses amies qui lui a tout raconté.
En conformité avec la législation suédoise qui dit que la victime d'un viol ne doit pas nécessairement essayer de repousser son agresseur, cette femme a été jugée «particulièrement vulnérable».
Huit personnes qui ont vu les images de la scène – retirée du réseau social depuis – seront appelées à témoigner. Les viols ont duré plusieurs minutes et des membres du groupe Facebook ont exhorté le Suédois de 24 ans à s'interposer, sans succès.
Le crime doit être considéré comme aggravé car le contenu de la vidéo et l’étendue de sa diffusion peuvent sérieusement nuire à la victime, a souligné le parquet.
Le procureur Pontus Melander demande l’expulsion des deux afghans du territoire suédois, couplée à l'interdiction d'y revenir penant 15 ans tandis que la victime réclame 395 000 couronnes (environ 42 200 euros ) de compensation. L’audience s’est déroulée à huis clos compte tenu de la nature du délit et du jeune âge de l’un des suspects.
Les trois accusés plaident non coupable et invoquent le consentement de la victime.