Entre frappes aériennes et tirs de Daesh : les habitants de Mossoul pris entre deux feux (IMAGES)

Entre frappes aériennes et tirs de Daesh : les habitants de Mossoul pris entre deux feux (IMAGES)© Ruptly
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Les civils portent le poids de l'offensive militaire de l'armée irakienne sur Mossoul, où Daesh utilise la population comme bouclier humain. Ruptly a rencontré plusieurs survivants qui ont tout perdu dans les derniers développements du conflit.

Au milieu de la bataille en cours pour la prise de la ville, une fillette de cinq ans, unique survivante d'une frappe aérienne ayant touché le 16 mars sa maison dans le quartier de Jadeda, à Mossoul, se trouve actuellement entre la vie et la mort dans un hôpital de campagne des forces spéciales irakiennes.

Les images du visage meurtri de la jeune fille, ainsi que des médecins qui font leur possible pour la sauver, resteront pour toujours gravées dans la mémoire de son père. Celui-ci a déjà perdu sa femme dans le raid au cours duquel sa fille a été blessée.

«Les terroristes de Daesh se sont mis à tirer. Il y avait des tirs non loin de notre maison, au coin de la rue. Puis cette frappe aérienne», a expliqué le père, en ajoutant que sur les quatre personnes présentes dans la maison, sa fille était la seule à avoir survécu.

Attention, ces images peuvent heurter la sensibilité du public

Les frappes au hasard de la coalition font s'alourdir chaque jour un peu plus le bilan humain dans la ville de Mossoul, la deuxième plus grande ville d'Irak, où jusqu'à 600 000 civils sont pris entre deux feux. L'équipe de Ruply a rencontré plus tôt un homme et une femme qui ont perdu leur enfant de dix ans quand une frappe aérienne de la coalition les a forcés à sortir de leur maison.

«Un morceau de béton nous est tombé dessus et nous sommes sortis en courant sur la route principale. Il y avait un sniper sur le toit d'un bâtiment voisin, je ne sais pas si c'était un sniper de Daesh ou de l'armée. Il nous a dit : "Rentrez chez vous !", et a commencé à tirer sur nous», a témoigné à Ruptly Am Hamdan. La famille s'est alors cachée dans la maison et décidé tôt le matin du jour suivant de prendre le risque d'aller vers une zone plus sécurisée. Cette décision a été fatale.

Attention, ces images peuvent heurter la sensibilité du public

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«Mon mari a traversé la route et des engins explosifs improvisés ont explosé. Plusieurs personnes ont été blessées et mon fils est mort. Omar avait dix ans», a ajouté Hamdan.

Ruptly s'est également rendu le 18 mars sur les lieux de l'explosion de plusieurs mines, dans le quartier d'Al-Mamun, à Mossoul. Au moins deux civils y ont été tués, en déclenchant un engin explosif improvisé (EEI) dissimulé sur leur chemin alors qu'ils se dirigeaient vers un point de distribution alimentaire. Les blessés, y compris plusieurs enfants, ont été amenés dans un hôpital de campagne situé à proximité pour y être soignés.

«Un EEI a explosé près de nous, nous étions cinq ou six. Nous n'avons rien compris, nous ne faisions que marcher sur le trottoir, dans la rue», a expliqué l'habitant de Mossoul Khalid Ali Said.

Entre-temps, les forces irakiennes ont continué, en utilisant des hélicoptères d'attaque, de cerner les combattants de Daesh à proximité de la vieille ville de Mossoul. De violents combats ont fait rage pendant toute la journée près de la mosquée Al-Nuri, alors que les troupes de la police fédérale avançaient vers la gare de l'ouest de Mossoul. Le 19 mars le drapeau noir de Daesh flottait toujours sur le minaret de la mosquée, selon Reuters.

Les responsables américains estiment qu'à peu près 2 000 combattants terroristes demeurent à l'intérieur de la ville et se servent désespérément de tirs de mortier, de snipers et d'engins explosifs pour harceler les positions gouvernementales. 

«Nous avançons vers la vieille ville. Leur résistance devient plus faible. Ils utilisent principalement des voiture piégées, ce qui est un aveu d'impuissance», a annoncé le général de police Khalid Al-Obedi aux journalistes.

Après avoir libéré la partie est de la ville, les forces irakiennes ont lancé le mois dernier une opération pour reprendre à Daesh la partie occidentale de Mossoul. Seule la moitié d'entre elle a été reprise pour le moment.

Malgré les promesses d'éviter à tout prix les «dommages collatéraux», d'innocents habitants sont souvent piégés entre deux feux. Au moins 3 500 civils ont déjà péri à l'ouest de Mossoul depuis le début de la dernière offensive, selon l'éminent homme politique irakien Khamis Khanjar.

Le bilan, impossible à vérifier dans le chaos des combats, s'approche des estimations de l'organisme de contrôle indépendant Airwars, selon lequel au moins 2 590 civils ont probablement été tués en Irak et en Syrie par la coalition dirigée par les Etats-Unis.

L'armée américaine, cependant, tend à s'en tenir à des chiffres bien plus mesurés, prétendant que seuls 220 civils ont été tués par la coalition depuis le début des opérations contre Daesh en 2014.

Plus de 250 000 personnes ont dû quitter la ville depuis le début du siège en octobre, dont plus de 100 000 au cours de la dernière phase qui a débuté en février, selon l'Agence des Nations unies pour les réfugiés. Au cours de la dernière semaine seulement, entre le 12 et le 15 mars, à peu près 32 000 personnes ont fui la ville assiégée en direction de camps de réfugiés bondés.

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