Snoop Dogg tire en direction de Donald Trump dans un clip et crée la polémique
Le grand nom du rap américain Snoop Dogg était le 14 mars sous le feu des critiques aux Etats-Unis pour un clip où il tire en direction du président Donald Trump, grimé en clown. Un sujet sensible vu le passé des Etats-Unis.
«Je me dis que plein de gens font des disques cools, s'amusent, font la fête, mais que personne ne s'occupe vraiment du vrai problème avec ce... clown qui nous sert de président.» A en croire ses déclarations au magazine Billboard, Snoop Dogg n’est pas fan de Donald Trump. Alors pour «s’occuper» du problème, il a décidé de sortir un nouveau titre intitulé «Lavender».
Snoop Dogg warned over Donald Trump toy gun video https://t.co/RGYuYagVE3#newspic.twitter.com/G3ozK88tvH
— The Granite Freeman (@GraniteFreeman) 14 mars 2017
«La Maison du Clown»
Publié le 13 mars, le clip du morceau fait apparaître de nombreux acteurs grimés en clowns sinistres. L'un d'eux imite sans détours Donald Trump. La perruque blonde, le teint bronzé et la grosse cravate rouge ne laissent pas de place au doute. Cette caricature du 45e président des Etats-Unis apparaît à un pupitre semblable à celui de la Maison Blanche sauf qu’ici, le cœur du pouvoir américain est appelé «The Clown House» [«La Maison du Clown»].
Le personne baptisé Ronald Klump lève à un moment les mains en l’air comme s'il était arrêté par Snoop Dogg. C’est à cet instant que le rappeur pointe un pistolet et tire en direction du personnage figurant le chef de l’Etat américain. Un drapeau rouge marqué du mot «Bang», rappelant les dessins animés, sort alors du canon de l’arme.
Marco Rubio responds to Snoop Dog shooting a Donald Trump fake in his new video https://t.co/voB0O1yoqG via @theblaze
— Brandon Morse (@TheBrandonMorse) 14 mars 2017
La petite mise en scène du rappeur californien n’a pas plus à tout le monde. Dans le camp Républicain, le sénateur de Floride Marco Rubio, pourtant l'un des rares membres du parti républicain à se déclarer fan de hip-hop, a fustigé le clip. Il a notamment rappelé que des présidents des Etats-Unis par le passé. C’est le cas de John Fitzgerald Kennedy ou Abraham Lincoln. «Si la mauvaise personne voit ça et en tire la mauvaise idée, on peut avoir un vrai problème. Je ne sais pas à quoi pensait Snoop», a déclaré Marco Rubio au site américain TMZ.
Du gangsta rap au business de la ganja
Plusieurs médias conservateurs ont critiqué avec virulence le clip. Le site InfoWars, qui a fait campagne pour Donald Trump, s’est fendu d’un article titré «Snoop Dogg milite pour le contrôle des armes et "assassine" Trump avec un .357». Quant à Paul Joseph Watson, activiste très présent sur les réseaux sociaux, il a publié une vidéo intitulée : «Snoop Dogg est un parfait idiot.»
Adaptation d'un morceau instrumental du groupe canadien BadBadNotGood, «Lavender» évoque aussi les violences policières contre les Noirs. Durant son interview avec Billoboard, l’ex comparse de Dr Dre a tenu des propos… surprenants. Il s’est alarmé de «ce décret [anti-immigration], lui gagnant la présidentielle, la police capable de tuer et de s’en tirer et les gens emprisonnés pour 20 ou 30 ans à cause du cannabis».
En diffusant le sujet sur le meurtre de #DonaldTrump, @CNN «rend son dernier souffle» https://t.co/0cLTLDYOEZpic.twitter.com/FTOdvR5l6k
— RT France (@RTenfrancais) 24 janvier 2017
Grande figure du gangsta rap dans les années 1990, Snoop Dogg, originaire de Long Beach et âgé de 45 ans, s'est adouci ces dernières années, s'aventurant dans le reggae, apparaissant dans plusieurs séries télévisées et montant plusieurs affaires dans le secteur du cannabis, légalisé en Californie.