Tchourkine à RT sur l'administration Trump : «Il ne faut pas se laisser submerger par ses émotions»
A la veille de la rencontre entre Sergueï Lavrov et le nouveau secrétaire d’Etat américain, Rex Tillerson, l’ambassadeur russe auprès du Conseil de sécurité de l’ONU, Vitali Tchourkine, a donné une interview exclusive au correspondant de RT.
Les relations entre les Etats-Unis et l’Iran ne sont qu’une réponse émotionnelle à la réalité
Depuis le début de sa présidence, l’administration du 45e président des Etats-Unis accuse l’Iran d’être «le plus grand Etat au monde à soutenir le terrorisme». Les médias ne cessent de se livrer à des conjectures sur ce qui se passera dans les relations entre les deux pays. Pourtant, le représentant permanent de la Russie auprès de l’ONU, Vitali Tchourkine, a précisé dans une interview exclusive donnée à RT à la veille de sa rencontre avec le nouveau secrétaire d’Etat américain, Rex Tillerson, et le ministre des Affaires étrangères russes, Sergueï Lavrov, que les Etats-Unis feraient mieux de changer leur stratégie car il est préférable de «ne pas se laisser submerger par ses émotions».
«Toute menace sur l'#Iran est inutile», répond #teheran après la mise en garde de #Washingtonhttps://t.co/5MQk04YDr3pic.twitter.com/JxqSyTZywR
— RT France (@RTenfrancais) 2 février 2017
«Sur la scène internationale il faut faire la différence entre vos émotions, ce que vous voulez voir, et ce que vous êtes en droit d’attendre de la part d’un autre pays», a déclaré Vitali Tchourkine.
«J’ai été étonné d’entendre des experts américains parler comme CNN. En décrivant la situation concernant ces missiles, ils prétendent qu’il s’agit d’une violation des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU. Ces sanctions existaient avant, elles ont été levées», a-t-il poursuivi, en rappelant que la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU ne faisait qu'«appeler» l’Iran à ne pas mener d'essais balistiques, sans pour autant les interdire.
#teheran confirme un «test» de missile et revendique son droit à un «programme défensif» https://t.co/ZiIdzWopnJpic.twitter.com/TDwlJIb4IK
— RT France (@RTenfrancais) 1 février 2017
«Que ce soit techniquement ou juridiquement, on ne peut pas prouver qu’ils violent une interdiction», a souligné Vitali Tchourkine.
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Pour une coopération fructueuse, Moscou et Washington doivent surmonter la crise ukrainienne
En ce qui concerne les différentes visions de la situation en Ukraine que la Russie et les Etats-Unis possèdent, Vitali Tchourkine a déclaré que les spéculations multiples dans les médias sur la situation dans l’est de l’Ukraine pourraient poser des obstacles additionnels à la coopération potentielle entre Moscou et Washington.
#Ukraine : #Donetsk se relève après plusieurs jours de bombardements https://t.co/7X69Iyg8LRpic.twitter.com/AwcgtwXNV7
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«Ainsi, la crise en Ukraine est l’une des choses qu’il faut surmonter pour que le potentiel de la coopération russo-américaine se développe pleinement», a-t-il fait savoir.
Le conflit au Yémen tombe dans l’oubli
En évoquant la situation au Yémen, l’ambassadeur russe a déclaré que le conflit en Syrie l’avait «éclipsée».
«Le conflit au Yémen tombe dans l’oubli. […] De plus, les Saoudiens ne laissent pas de journalistes internationaux se rendre au Yémen. Il n’y a pas de vol vers le Yémen, les vols vers sa capitale, Sanaa, ont été interdits. Il y a peu, les journalistes pouvaient prendre des avions de l’ONU mais dorénavant les Saoudiens refusent. […] La situation humanitaire dans le pays est un désastre. Sur les 20 millions d'habitants, une majorité d'entre eux ne dépend que de l’aide humanitaire», a-t-il déploré.
#Yémen : #Washington reconnaît des victimes civiles dans un raid militairehttps://t.co/ItKutjKuPdpic.twitter.com/1i5X7hn1dH
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