«Crimes de guerre» au Yémen ? Le dernier rapport de l'ONU accable l'Arabie saoudite

«Crimes de guerre» au Yémen ? Le dernier rapport de l'ONU accable l'Arabie saoudite © Khaled Abdullah Source: Reuters
Les pompiers éteignent un incendie causé par une frappe aérienne de la coalition arabe dans la capitale yéménite Sanaa, le 9 octobre 2016
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Un rapport de l’ONU enquêtant sur dix frappes aériennes distinctes menées par l’Arabie saoudite au Yémen, a conclu que la plupart étaient le résultat d'un «processus de ciblage inefficace» et d'attaques délibérées sur des cibles pacifiques.

«Sur huit des dix enquêtes qu’ils ont menées, les experts n’ont trouvé aucune preuve que les frappes aériennes visaient des objectifs militaires», écrit le Conseil de sécurité des Nations unies dans un récent rapport sur les bombardements de la coalition arabe au Yémen, auquel l'agence de presse Reuters a eu accès.

«Sur les dix enquêtes, le panel estime qu'il est pratiquement certain que la coalition n'a pas respecté les exigences du Droit international humanitaire, qui requiert de la proportionnalité et des précautions dans les attaques [pour limiter les attaques sur les civils]», poursuit le rapport. 

Les experts considèrent que certaines des attaques peuvent constituer «des crimes de guerre», faisant ainsi écho aux déclarations faites à maintes reprises par des observateurs indépendants depuis le début du conflit.

L'ambassadeur de l'Arabie saoudite à l'ONU, Abdallah Al-Mouallimi, a catégoriquement rejeté ces conclusions, affirmant que la coalition arabe exerçait «la plus grande retenue» et respectait «rigoureusement les règles d'engagement».

Si le rapport fait par ailleurs état de 2 064 armes ayant de «possibles liens directs» avec l'Iran saisies sur des bateaux au large du Yémen, le groupe d'experts des Nations Unis réfute en revanche l'idée que Téhéran fournisse «à grande échelle» des armes aux rebelles houtis, affirmant qu'il n'y avait pas «de preuves suffisantes». C'est pourtant l'explication qu'avait mis en avant l'Arabie saoudite pour imposer un blocus naval au Yémen dès le début du conflit, qui fait autant de ravages que le conflit armé selon Médecins sans frontières

Le experts de l'ONU partagent ce point de vue et critiquent fortement le blocus pour son «impact disproportionné» sur les civils, expliquant que le pays est au bord de la famine, 90% des denrées alimentaires y étant importées. L'organisation estime que 14,1 millions de personnes – plus de la moitié de la population – sont «en insécurité alimentaire», et que plus des deux tiers ont besoin d'une aide humanitaire, manquent de fournitures médicales et d'eau potable. 

Malgré les conclusions dévastatrices de ce rapport, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont soigneusement évité de critiquer directement Riyad, un de leur principal allié de la région. «Nous exhortons toutes les parties à prendre des mesures pour prévenir les dommages causés aux civils. La fin du conflit au Yémen nécessite une cessation durable des hostilités et une solution politique globale», a diplomatiquement réagi le département d'Etat américain dans un communiqué. 

Les Britanniques ont de leur côté refusé de commenter directement un rapport qui n'est pas encore officiel, expliquant en des termes évasifs : «Nous prenons très au sérieux les allégations de violations présumées du droit international humanitaire par les acteurs du conflit.»

Les Etats-Unis et le Royaume-Uni sont les deux principaux fournisseurs d'armes de Riyad. Selon Reuters, en septembre 2016, le Sénat américain a validé la vente de 1,15 milliard de dollars de chars et d'équipements militaires à la maison des Saoud. Londres s'est retrouvée sous le feux nourri des critiques il y a quelques semaines, lorsqu'il a été établi que les Saoudiens utilisaient des armes à sous-munition (particulièrement dangereuse pour les civils et dont l'emploi et interdit par une Convention) de fabrication britannique.

Lire aussi : Pourquoi la Grande-Bretagne vend des armes à l'Arabie saoudite ? «L'argent et encore l'argent»

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