«Meurtre à la Maison Blanche» : quand un patron de presse allemand recommande l'assassinat de Trump
Qui veut la peau de Donald Trump ? Devant les lenteurs administratives que pourrait entraîner une procédure de destitution, un directeur de rédaction a suggéré une solution peu orthodoxe : l'assassinat du président américain à la Maison Blanche.
Josef Joffe, le directeur de la rédaction du journal allemand Die Zeit, a provoqué une polémique après avoir suggéré que le seul moyen d'empêcher la «catastrophe Trump» était de tuer le président américain à la Maison Blanche.
La scène a eu lieu le 25 janvier lors d'un épisode du «Presse Club», un show retransmis par le radiodiffuseur public allemand ARD. La publiciste Constanze Stelzenmüller répondait à une auditrice qui s'enquerrait des voies légales et des détails juridiques permettant la destitution de Donald Trump. Dans son explication, Constanze Stelzenmüller indiquait notamment que la procédure officielle d'impeachment était longue et complexe.
«Une majorité qualifiée des deux tiers du Sénat doit voter en faveur de la destitution pour que cela arrive. Il y a un certain nombre d'obstacles politiques et juridiques, il faudrait que beaucoup de choses se passent pour en arriver là», était-elle en train d'expliquer lorsque Josef Joffe lui a coupé la parole.
Suggérant un moyen plus simple de se débarrasser de l'encombrant Donald Trump, l'éminent journaliste a déclaré : «Un meurtre à la Maison Blanche, par exemple».
Boutade ou appel au meurtre à peine déguisé ? La pique mordante contre le président américain n'a peut-être pas surpris le public à cause du parti anti-Trump défendu par son journal, Die Zeit. Néanmoins, cette petite phrase présentant in fine comme positif l'assassinat de Donald Trump a beaucoup choqué.
Par ailleurs, le site d'information Breitbart, dont l'ancien responsable Stephen Bannon est désormais stratège en chef de Donald Trump, a indiqué que les propos de Josef Joffe pourraient entraîner une enquête de la police allemande à son encontre.
En effet, une loi allemande encadre et restreint les insultes proférées contre les chefs d'Etats étrangers. C'est par exemple en vertu de cette loi qu'a été réalisée, l'année dernière, une enquête sur le comédien Jan Böhmermann qui avait déclamé un poème qualifié d'insultant par le président turc, Recep Tayyip Erdogan.
La justice allemande renonce à poursuivre un humoriste pour un pamphlet anti-#Erdoganhttps://t.co/le9Vu3BoVLpic.twitter.com/aXRYBa9k8v
— RT France (@RTenfrancais) 4 octobre 2016
Toutefois, le ministre allemand de la Justice a récemment qualifié cette loi «de non-nécessaire et obsolète», indiquant qu'elle pourrait être abrogée ou modifiée.
Ce n'est pas la première fois que des appels au meurtre «parodiques» ont lieu à l'encontre du président américain.
La chaîne d'information en continu CNN, a par exemple été critiquée pour avoir réalisé un reportage sur une possible vague d'assassinats lors de l'investiture de Donald Trump. Beaucoup d'internautes y avaient vu une incitation au meurtre.