Coquille vide ? Des Etats africains envisagent de se retirer «en masse» de la CPI
Après le Burundi, l'Afrique du Sud ou encore la Gambie en octobre dernier, de nombreux pays africains auraient menacé de quitter la CPI si elle n'était pas réformée selon Reuters. Ils l'accusent de passer sous silence les crimes des pays occidentaux.
L'agence de presse Reuters affirme avoir vu un document qui met en avant la volonté des pays africains de se retirer «en masse» de la cour pénale internationale (CPI). Il souhaitent que des réformes soient engagées, estimant que le continent africain est victime de préjugés de la part de la Cour pénale internationale.
Près d'un tiers des 124 membres de la CPI sont africains et s'ils se retiraient massivement, cela handicaperait encore plus une juridiction internationale qui a déjà beaucoup de difficultés à poursuivre les pays qui commettent des crimes de guerre, particulièrement s'ils sont occidentaux.
En 15 ans d'existence, la CPI n'a pour l'instant condamné que des Africains, même si des procédures pénales sont actuellement ouvertes pour des crimes commis en Europe de l'Est, au Moyen-orient et en Amérique du sud.
«La Cour pénale internationale ? Foutaises» : #RodrigoDuterte balaie les menaces de la #CPIhttps://t.co/vexfikws26pic.twitter.com/ZnStoCFEO4
— RT France (@RTenfrancais) 29 novembre 2016
Le document auquel a eu accès Reuters fait état d'une stratégie de retrait à mettre en œuvre par les pays africains si jamais leurs demandes de réformes n'étaient pas satisfaites. Il réclame une justice internationale «juste et transparente», qui ne soit pas «à deux vitesses» et défend une «régionalisation» du droit international, en référence à la proposition d'une cour pénale africaine contre les crimes de guerre.
La Russie a, elle aussi, décidé de se soustraire à la juridiction de la CPI. Vladimir Poutine a signé un décret pour retirer la signature que la Russie avait apposée en l'an 2000 au Statut de Rome, accord international à l'origine de la création de la CPI. Le pays n'avait jamais ratifié ce document, reprochant à cette instance de ne pas être «véritablement indépendante» et de ne pas avoir été à la hauteur des espoirs suscités lors de sa création.
Le président philippin Rodrigo Duterte, a également annoncé son intention de suivre l’exemple russe et de quitter la juridiction, qu'il juge «inutile».