Rupert Murdoch, une carrière émaillée de scandales prend fin
Le Tycoon australo-américain a décidé de se retirer, et de transmettre journaux, chaînes de télévision et studio de cinéma à ses fils. L’occasion pour revenir sur les affaires dans lesquelles différents médias du groupe ont été impliqués.
Le magnat des médias Rupert Murdoch, âgé de 84 ans souhaite raccrocher. Pour lui succéder, il peut compter sur ses deux fils, James et Lachlan. Des changements attendus, le patron omnipotent n’ayant jamais caché le souhait de voir l’un de ses enfants lui succéder.
Rupert Murdoch is planning to step down, passing the reins to sons James and Lachlan: http://t.co/ezMKCNx5D7pic.twitter.com/37Iht6eanJ
— Forbes (@Forbes) 11 Juin 2015
Rupert Murdoch a au fil des ans bâti un véritable empire médiatique nommé Nezs Corp, incluant des titres aussi prestigieux que The Times et The New York Post mais aussi la chaîne d’information Fox News et des activités dans le cinéma avec la 20th Century Fox. Il compte également de nombreux journaux populaires, comme les tabloïds britanniques The Sun et News of the World.
De nombreux observateurs ont critiqué la ligne éditoriale conservatrice voire ultra-conservatrice des journaux et chaînes de télévision qu’il dirige.
Une enquête du Guardian a souligné en 2007 que les 175 titres qu’il possédait à l’époque soutenaient d’une même voix la guerre en Irak. Dans le même esprit, les opposants à cette même guerre se sont vus devenir la cible privilégiée de certains médias à la botte du magnat australo-américain. Ainsi Jacques Chirac s’était par exemple fait caricaturer par The Sun en «ver», à l’occasion d’une rencontre avec des chefs d’Etats africains à Paris en février 2003.
@ReginaAnnsc the French are known for having worms in power: former worm Chirac collaborated with Soddom,now w/Putin pic.twitter.com/q0mNIIPOR1
— Martsy Ketlinski (@MarchMarsel) 6 Juin 2014
A l’occasion d’une enquête parlementaire, le tout-puissant patron avait d’ailleurs reconnu en novembre 2007 exercer un «contrôle éditorial» des tabloïds britanniques tels que The Sun et News of the World.
Mais c’est avec ce dernier titre de presse que le scandale le plus retentissant éclatera en 2011. D’anciens employés du tabloïd britannique ont révélé un système d’écoutes illégales de grande ampleur. Ce scandale provoque des démissions en cascade, dont des responsables de Scotland Yard, ainsi que la fermeture du journal, qui parait pour la dernière fois le 10 juillet 2011.
July 2011: #Murdoch News of the World exposed & closed; criminal activity, spying, data-theft http://t.co/jAS0thSpsFpic.twitter.com/tC2lr131ET
— Girrali (@Billangbirra) 16 Août 2014
Outre l’arrêt du titre, le scandale a mis un coup d’arrêt au développement des activités de News Corp. Le groupe a été forcé de se retirer d’un appel d’offre d’un bouquet satellite en Grande-Bretagne, l’action de l’entreprise a perdu 15% en quelques semaines, obligeant le groupe à annoncer son intention de racheter cinq milliards de dollars d’actions pour endiguer la chute. Des poursuites ont même été engagées, reprochant le manque de transparence de la direction dans les pratiques de News of the World ainsi que dans la gestion du scandale.
An ex-Scotland Yard chief who resigned over the phone-hacking scandal denies his friendship with a News of the World http://t.co/WdQSjC6z
— Superior Network Co (@SuperMNet) 1 Mars 2012
L’affaire, qui a mis en lumière les accointances entre la classe politique et les médias – ceux de Murdoch en particulier – a contraint le Premier ministre David Cameron à s’excuser publiquement.
Murdoch says don't worry my Sun, I mean my son to Cameron we have 72% of the newspapers backing the Tory party in UK pic.twitter.com/3Cd9YJgz81
— Big Bren WHU (@bigbrenwhu) 6 Mai 2015
Mais il n’y a pas que les journaux qui ont fait parler d’eux.
La chaine Fox News a quant à elle été accusée à de nombreuses reprises par des figures des médias, des personnalités politiques et autres groupes de défense de couvrir l’actualité de façon biaisée, avec un angle conservateur en particulier.
En plus d’être fâchés avec la géographie, l’histoire des fameuses «no go zones» de la capitale française a récemment défrayé l’actualité. En effet, un journaliste de la chaine américaine avait déclaré peu de temps après les attentats contre Charlie Hebdo, qu’il existait dans Paris des zones de non-droit, interdites au non-musulmans.
Les No-go zones à Paris: il faut ajouter la rue du Faubourg St Honoré fermée devant l'Elysée depuis janvier pic.twitter.com/EXHN7sruL8
— alexandre VARGA (@varga_alexandre) 7 Mars 2015
Suites à ce allégations bien entendues fausses, les médias français ont largement couvert cette bourde journalistique, obligeant Fox News à présenter ses excuses.
La maire de Paris Anne Hidalgo a tout de même décidé de porter plainte pour les propos tenus ayant «atteint à l’honneur et à l’image de Paris».
C'est malgré tout un groupe florissant, côté aux bourses de New-York, Londres et Sydney ayant dégagé un chiffre d'affaire de près de 34 milliards de dollars que Rupert Murdoch lègue à ses enfants. Au passage il ne passe pas complètement la main, il reste président exécutif du Conseil d'administration de la 20th Century Fox.