Slovaquie : le Premier ministre demande aux dirigeants de l'UE de ne plus organiser de référendums

Slovaquie : le Premier ministre demande aux dirigeants de l'UE de ne plus organiser de référendums© Alessandro Garofalo Source: Reuters
Référendum en Italie
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Alors que le séisme politique déclenché en Europe par le Brexit ne s'estompe pas, le chef du gouvernement slovaque, visiblement inquiet pour l'avenir de l'UE et de l'euro, ne veut plus entendre parler de référendums dans les pays-membres de l'UE.

Le Premier ministre slovaque Robert Fico a lancé une bombe le lundi 2 janvier en déclarant : «Je demande aux dirigeants de l'Union européenne d'arrêter les aventures comme les référendums britannique et italien... sur des questions intérieures qui constituent une menace pour l'UE.»

«La Grande-Bretagne n'est pas un pays de la zone euro mais l'Italie a un énorme impact sur le secteur bancaire, sur l'euro. Que ferons-nous s'il y a un référendum en Italie sur l'euro et que les citoyens italiens décident qu'ils n'en veulent plus ?», a ajouté le Premier ministre slovaque en faisant référence de manière explicite au référendum britannique du 23 juin sur la sortie du Royaume-Uni de l'UE aisni qu'au rejet de la réforme constitutionnelle en Italie lors du référendum du 4 décembre.

Si le Premier ministre ne veut plus entendre parler de référendums, c'est pourtant au travers de ce type de scrutin que les Slovaques ont validé en 2003 l'adhésion de leur pays à Union Européenne. 

En juin 2016, le Parti du Peuple Slovaque a lancé une pétition demandant la tenue d'un référendum sur la sortie du pays de l'Union européenne. Si le gouvernement de Robert Fico a d'ores et déjà balayé cette demande, le souffle du Brexit ne semble néanmoins pas retomber en Europe. Les élections françaises et néerlandaises de cette année laissent par exemple entrevoir de possibles turbulences pour l'Union européenne et l'euro.

Ainsi, dans une récente interview accordé en décembre au journal grec Dimokratia, Marine Le Pen, la candidate du Front national aux élections présidentielles françaises, a notamment déclaré : «Le Frexit est dans mon programme : le peuple doit avoir l'opportunité de voter pour la libération de l'esclavage et du chantage imposé par les technocrates de Bruxelles, afin de retrouver la souveraineté de son pays.»

De même, des hommes politiques néerlandais d'envergure ont déjà fait savoir qu'ils étaient en faveur du «Nexit», le retrait des Pays-Bas hors de l'Union européenne. Le patron du Parti de la Liberté (PVV), Geert Wilders a par exemple déclaré : «L'UE ne nous laisse pas la liberté de déterminer nos propres lois sur l'immigration et le droit d'asile. Le Nexit est nécessaire.»

Matthew Goodwinpolitologue britannique et professeur à l'université de Nottingham et du Kent a expliqué à RT dans une interview détaillée ce qu'il pense être sous-entendu dans la déclaration du Premier ministre slovaque. Selon Matthew Goodwin, la position de Robert Fico «implique que l'on doit désormais marginaliser l'opinion publique au profit de l'Union européenne. C'est une priorité donnée à l'UE sur la volonté des peuples».

Pour le politologue britannique, ce genre d'appel visant à mettre un terme aux référendums est en réalité «un aveu clair du déficit démocratique au cœur même des institutions européennes». Selon ses propos, les partis nationalistes bénéficieraient «d'un soutien populaire grandissant» en raison justement de la capacité de ces partis à offrir «aux électeurs des référendums qui dans la plupart des cas remettent en cause l'adhésion à l'UE ou à l'euro et qui veulent revenir à des Etats-nations souverain».

Lire aussi : A Maastricht, Jean-Claude Juncker met en garde contre l'euroscepticisme des nations

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