Après l'attentat de Berlin, l'Allemagne va prolonger les contrôles à sa frontière
Conséquence de l'attentat de Berlin commis par un Tunisien ayant pu traverser plusieurs frontières après son crime : l'Allemagne annonce le report de la fin du contrôle aux frontières, prévue initialement pour février 2017.
«Nous allons prolonger les contrôles aux frontières pour une durée de plusieurs mois», a déclaré Thomas de Maizière, ministre allemand de l'Intérieur, au journal Bild am Sonntag dimanche 25 décembre. Après l'attentat meurtrier de Berlin survenu quelques jours plus tôt, le gouvernement allemand entend reprendre en main la politique migratoire. Outre la prolongation de la surveillance des frontières, mesure d'exception qui devait prendre fin en février 2017, les procédures d'expulsion contre les migrants dont la demande d'asile a été rejetée seront également relancées et accélérées, a annoncé le ministre.
Après l'implication de plusieurs individus entrés illégalement en Europe dans différents attentats ou crimes au cours de ces deux dernières années, la question des frontières revient au centre du débat politique. Le fait qu'Anis Amri, le terroriste tunisien de Berlin, ait pu traverser plusieurs frontières avant et après son crime sans être contrôlé ou inquiété, a sans doute convaincu le gouvernement allemand d'agir.
Si la chancelière Angela Merkel a longtemps prôné une politique d'accueil très généreuse, elle doit néanmoins composer avec des alliés plus à droite qu'elle : l'Union chrétienne-sociale, à laquelle son parti est associé, critique ouvertement ses choix en matière d'immigration. A l'approche des élections fédérales de l'automne 2017, auxquelles elle sera candidate pour un quatrième mandat, elle doit aussi ménager une opinion publique de plus en plus hostile à sa politique migratoire. Plusieurs manifestations ont eu lieu devant le Parlement après l'attentat, pour réclamer le rétablissement des frontières et la «protection de l'Europe».