L’Allemagne créerait un centre de la défense contre de fausses informations avant les législatives
Berlin lutterait contre la désinformation au niveau gouvernemental et établirait bientôt un organisme spécial contre de fausses informations. Cela intervient peu après que les autorités allemandes avaient critiqué Facebook et des «hackers russes».
Après les Etats-Unis, l’Allemagne s’est lancée dans l’hystérie face aux «fausses informations» et «des hackers russes». A en croire le magazine Der Spiegel citant une note d’un responsable anonyme du ministère allemand de l’Intérieur, le gouvernement allemand entend établir un centre de la défense de fausses informations. Cette institution devrait intensifier «le travail sur l’éducation politique» parmi des groupes «susceptibles aux fausses informations, notamment parmi les Allemands d’origine russe et les turcophones».
Fake News: Innenministerium will Abwehrzentrum gegen Falschmeldungen einrichten https://t.co/e49SaLy1Dvpic.twitter.com/EfQJdj045j
— DER SPIEGEL (@DerSPIEGEL) 23 décembre 2016
La création du centre «doit être négociée très rapidement», révèle la note citée par le magazine qui appelle aussi les partis politiques allemands à établir des règles de base pour les élections parlementaires 2017. Le ministère allemand de l’Intérieur aurait également exhorté des politiciens à ne pas utiliser des bots informatiques et des techniques de désinformation lors du cycle d’élections.
Le gouvernement allemand contre Facebook
Plus tôt, des députés allemands ont appelé à prendre des mesures strictes contre des réseaux sociaux qui diffusent de fausses informations. Le 16 décembre, l'Union chrétienne-démocrate d’Allemagne CDU a fait savoir que le Facebook et d'autres réseaux sociaux sont devenus «de véritables plates-formes de diffusion de fausses informations». Le ministre de la Justice Heiko Maas a déclaré que le gouvernement allemand attendait «des améliorations importantes dans la politique de suppression des posts douteux de la part de Facebook». Il a même mis en garde que des «conséquences juridiques urgentes» pourraient intervenir si Facebook ne supprimait pas plus de contenus jugés «illégaux».
Et le président du Parti social-démocrate (SPD) au Bundestag, Thomas Oppermann, est allé plus loin en demandant de poursuivre les réseaux sociaux pour la publication des fausses informations. Il estime que si Facebook ne retire pas les fausses informations et les posts illégaux dans les 24 heures, le réseau social doit écoper d’une amende allant jusqu’à 500 000 euros.
Empreinte de «hackers russes» partout
Après la course électorale aux Etats-Unis, lors de laquelle Washington a accusé Moscou de piratage des emails de la campagne d’Hillary Clinton sans fournissant de preuves, Berlin a aussi accusé la Russie d’un nombre de cyberattaques, notamment contre Deutsche Telekom et le parlement. En novembre dernier, en commentant le piratage touchant 900 000 clients de Deutsche Telekom Angela Merkel a déclaré que «les cyberattaques ou conflits hybrides comme elles sont connues dans la doctrine russe font partie aujourd’hui de la vie quotidienne et que nous devons apprendre à y faire face».
Lire aussi : L’Occident en pleine hystérie face aux «hackers russes»
L’Office fédéral de la sécurité des technologies de l'information a révélé de son côté que l’attaque avait été perpétrée par le virus Mirai qui aurait été développé par le groupe de hackers russes Sofacy et aurait été utilisé dans la cyber attaque sur le parlement allemand en 2015.