Pour la première fois de l’histoire, la conférence de presse annuelle de Vladimir Poutine a été reportée du 22 au 23 décembre. La présence du chef de l’Etat russe aux funérailles d’Andreï Karlov, ambassadeur de Russie en Turquie assassiné le 19 décembre a motivé ce contre-temps.
Si le tragique événement a occupé une partie des débats, Vladimir Poutine a échangé avec la presse sur de nombreux sujets allant des élections présidentielles américaines aux accusations de hackings par la Russie jusqu’à la course aux armements. Voici les meilleurs réponses du président russes en vidéos :
Les élections américaines
Concernant l’issue des élections présidentielles américaines qui ont vu la défaite d’Hillary Clinton face à Donald Trump, Vladimir Poutine a réagi aux accusations du gouvernement étasunien ainsi que du clan démocrate qui pointent une soi-disant ingérence russe dans le processus électoral.
Il a notamment mis en avant les défaites du Parti démocrate qui a successivement perdu le Sénat ainsi que la Chambre des représentants au profit des Républicains. Il s’est alors interrogé avec ironie : «Est-ce aussi ma responsabilité ?»
Les accusations de «hackings» du Parti démocrate américain par la Russie
Suite au piratage de nombreux courriels du Parti démocrate au printemps 2016 et leur publication par Wikileaks, Washington a accusé la Russie d’être derrière l’attaque. Pourtant, de l’aveu même du procureur général des Etats-Unis, il n’existe aucune preuve de l’origine du piratage. Un aspect de l’affaire que Vladimir Poutine ne s’est pas privé de rappeler. «Peut-être que c’est quelqu’un qui l’a fait depuis son canapé ou allongé dans son lit», a lancé le locataire du Kremlin.
Le président russe a insisté sur le contenu des courriels concernés qui représentent selon lui le véritable intérêt de l’affaire. Il est notamment revenu sur les informations révélées par les e-mails qui montrent que le Parti démocrate a sciemment privilégié Hillary Clinton au profit de son principal adversaire de la primaire : Bernie Sanders.
La course à l’armement
Alors que le 22 décembre, Donald Trump et Vladimir Poutine annonçait à quelques heures d’intervalles leur volonté d’augmenter la force de frappe nucléaire de leurs nations respectives, le président russe s’est exprimé sur la course à l’armement. Selon lui, elle a notamment été créée par la sortie unilatérale des Etats-Unis du Traité de réduction des armes stratégiques.
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Vladimir Poutine a justifié le renforcement des capacités nucléaires russes par la nécessité de répondre à la volonté de Washington de déployer un bouclier antimissile en Europe orientale. Selon le locataire du Kremlin, les capacités nucléaires russes actuelles lui permettent de contourner un tel bouclier. Par ailleurs, il a affirmé que la Russie respectait les traités qu’elle a signé en la matière.
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Vladimir Poutine a, à nouveau, manié l’ironie en répondant à un journaliste britannique. Après lui avoir rappelé que les Etats-Unis procédaient au remplacement de leurs armes tactiques nucléaires dans plusieurs pays européens y compris au Royaume-Uni, il a lancé au journaliste : «J’espère que le public de vos émissions et les internautes le savent.»
L’environnement
Bien que les relations entre la France et la Russie soient tendues du fait de leurs positions divergentes sur le conflit syrien, Vladimir Poutine a tenu à saluer «les efforts couronnés de succès» de François Hollande en matière de lutte contre le réchauffement climatique.
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Il a notamment fait référence à l’accord de Paris sur la réduction des gaz à effet de serre.
Les relations turco-russes
Vladimir Poutine s'est bien évidemment exprimé au sujet de l’assassinat d’Andreï Karlov, ambassadeur de Russie en Turquie, le 19 décembre par un policier de 22 ans. Il a livré une analyse se rapprochant de celle de Recep tayyip Erdogan déclarant que ce meurtre visait à dégrader les relations turco-russes.
Il est également revenu sur l’affaire de l’avion de combat russe abattu par les forces turques le 24 novembre 2015. S’il souligne avoir été sceptique quand les autorités d’Ankara lui ont affirmé que l’attaque avait été menée sans leur aval, l’assassinat d’Andreï Karlov a changé la donne. Dorénavant, Vladimir Poutine considère que «tout est possible».
La libération d’Alep
Le président russe a qualifié la libération de la deuxième ville de Syrie de «plus grande opération humanitaire dans le monde contemporain». Il a salué la participation active des autorités turques, iraniennes et bien évidemment du président syrien Bachar el-Assad. Plus surprenant, Vladimir Poutine a semblé vouloir faire dans la diplomatie au moment de souligner la participation de pays tels que la Jordanie, l’Arabie saoudite ou encore les Etats-Unis. Il en a profité pour rappeler que la Russie était prête à collaborer «avec tout le monde».
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Pour la prochaine étape, Vladimir Poutine souhaite trouver un accord pour un cessez-le-feu «sur l’ensemble du territoire syrien».