«Adieu l'Amérique !» : Duterte menace de renoncer à la coopération militaire avec les Etats-Unis
Le président philippin se dit prêt à interdire aux Etats-Unis de déployer leurs militaires sur le territoire de son pays après que Washington a décidé d’arrêter d'aider Manille sur le plan financier.
«Nous pouvons vivre sans argent américain. Mais tu sais, Amérique…sois prête à quitter les Philippines», a déclaré Rodrigo Duterte en ajoutant qu’il pouvait annuler un accord militaire avec les Etats-Unis de 1998. Ce dernier permet en effet à Washington de déployer ses troupes et de mener des exercices militaires sur le territoire philippin. C'est ainsi que le président de l'archipel a réagi à la décision du Millennium Challenge Corporation (MCC), un organisme gouvernemental américain d’aide aux pays en développement, de n'avoir pas retenu les Philippines dans un nouveau programme d'aide.
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«Œil pour œil…Si vous pouvez faire ceci, nous le pouvons aussi, ce n'est pas un mouvement à sens unique», a-t-il fait remarquer avant d'ajouer : «Adieu l'Amérique !».
Le président des Philippines n’a pas exclu la possibilité que la Russie devienne un allié stratégique de son pays. «Ils [les Russes] n’offensent pas et n’interviennent pas», a-t-il expliqué en faisant écho aux propos qu'il avait déjà confiés à RT : «Je suis prêt à coopérer avec mes nouveaux amis – la Chine et la Russie – pour faire de ce monde un endroit plus paisible.»
«J’ai un ami qui a plein d’armes» : l'impétueux leader philippin #Duterte se confie à RT (EXCLUSIF) https://t.co/KOSN88NWZZpic.twitter.com/O2EgU1P8Xq
— RT France (@RTenfrancais) 28 novembre 2016
Les relations entre Washington et Manille se sont détériorées en septembre dernier quand Rodrigo Duterte a traité Barack Obama de «fils de pute» et lui a conseillé de ne pas lui dire comment il fallait respecter les droits de l’homme. Après cette déclaration, le président américain avait annulé sa rencontre avec Rodrigo Duterte dans le cadre du sommet des pays d'Asie du Sud-Est au Laos. Un mois plus tard, le prédisent philippin avait dit à son homologue américain «d'aller au diable». Il l'avaient en outre menacé de mettre fin à l'alliance de son pays avec les Etats-Unis, au profit de la Russie ou de la Chine.