Ministère russe des Sports : aucun programme étatique de dopage, tolérance zéro pour les fraudeurs
Le ministère russe des Sports examinera les informations présentées dans le rapport McLaren sur le dopage présumé des athlètes russes. Il est également prêt de coopérer avec les instances internationales de lutte contre le dopage.
Le ministère russe des Sports a démenti, par communiqué, les allégations de Richard McLaren en vertu desquelles des tests de dopage d’athlètes russes positifs auraient été dissimulés et qu’un système de dopage étatisé existait en Russie.
«Le ministère russe des Sports déclare avec toute la responsabilité qu’il n’y a pas de programme géré par l’Etat promouvant le dopage dans le sport», fait savoir un communiqué du ministère. Ce dernier promet de «lutter contre le dopage avec une politique de tolérance zéro».
Des mesures ont déjà été introduites pour lutter contre le dopage conformément à la Convention internationale de l’UNESCO contre le dopage dans le sport et à la Convention du Conseil de l'Europe contre le dopage, poursuit le communiqué du ministère russe des Sports.
Ce dernier appelle à une enquête sur le rapport McLaren : «Les organes russes compétents enquêtent sur toutes les circonstances mentionnées dans la première partie du rapport McLaren et le ministère russe des Sports leur conseillera de mener une enquête approfondie sur la deuxième partie», précise encore le communiqué.
Le ministre russe des Sports Pavel Kolobkov a indiqué qu'il examinera en détail les informations présentées dans le dernier rapport de McLaren sur le dopage allégué aux athlètes russes et s'est dit prêt à coopérer avec les organismes antidopage internationaux.
Il n’y a pas de système de manipulations et de violations, organisé ou soutenu par le gouvernement, et qu’un tel système ne peut pas exister
D'après Vitali Smirnov, chef de la Commission russe publique indépendante antidopage, la deuxième partie du rapport McLaren qui a été publiée le 9 décembre est «obsolète» parce qu’après la publication de la première partie, la législation russe a été modifiée pour donner plus d'indépendance à l’Agence antidopage russe (RUSADA) : «Moi, personnellement, je suis convaincu qu’il n’y a pas de système de manipulations et de violations, organisé ou soutenu par le gouvernement, et qu’un tel système ne peut pas exister», a-t-il confié aux journalistes.
«Les agences russes d'application de la loi enquêtent sur certaines violations, j'utiliserais même le terme "crimes", menées en particulier par Rodchenkov et ses éventuels complices», a déclaré Kolobkov à l'encontre de l'ancien chef du laboratoire antidopage de Moscou, Grigori Rodchenkov, qui a détruit des milliers d'échantillons de contrôle de dopage d'athlètes russes et qui était la seule source du rapport McLaren
«Ce serait formidable si l'AMA (Agence mondiale antidopage) sondait les problèmes de dopage dans d'autres pays aussi vigoureusement comme elle le fait pour la Russie», a déclaré le ministre. «D'autre part, cela fait plaisir d'entendre que McLaren a pris connaissance de nos initiatives visant à nettoyer le sport russe du dopage. Je dois dire que nous ne le faisons pas sous leur pression, mais parce que nous sommes habités par la passion du sport, peut-être même plus que d'autres», a déclaré Kolobkov.
Par ailleurs, le CIO a publié une déclaration après le rapport de McLaren, promettant de ré-analyser des échantillons d'urine prélevés sur des athlètes russes durant les Jeux olympiques d'hiver de Sotchi en 2014, tout en confirmant que les échantillons de sang ré-analysés avaient été définis comme étant «propres».
«Les athlètes devraient tout simplement se préparer aux Jeux d'Hiver de 2018 avec leurs entraîneurs, en suivant leurs programmes complets et ciblés», a déclaré à l'agence de presse R-Sport, le premier vice-président du ROC, Stanislav Pozdnïakov .
«Nous n'avons rien entendu de nouveau et nous n'avons pas l'intention de perdre notre sang-froid. Nous continuons de lutter systématiquement contre le dopage dans notre pays. Je considère que c'est la seule façon de régler le problème», a déclaré l'officiel.
«Pourquoi la situation est-elle restée comme telle depuis si longtemps ?»
La double championne de saut à la perche et chef du comité d'observation de RUSADA, Ielena Isinbaïeva, a de son côté indiqué que la Russie n'acceptera plus d'accusations sans preuve et que l'organisme antidopage russe exigera que l'AMA fournisse des preuves d'abus de dopage et énumère les noms des auteurs présumés.
D'après l'avocat du litige Gregory Ioannidis, si ce qu'affirme le rapport McLaren est vrai, cela pose des questions carrément sur la compétence du Comité international olympique.
«Si nous faisons référence aux Jeux Olympiques spécifiquement mentionnés dans le rapport, nous devons nous poser la question : qui est responsable de l'organisation des Jeux ? Et la réponse est simple : c'est le CIO qui est responsable. Ma question est donc la suivante : pourquoi la situation est-elle restée comme telle depuis si longtemps ?», s'est-il indigné.
#Poutinele "le soi disant scandale économique nous permettra de créer le système anti-dopage le + moderne au monde" https://t.co/NAihjMCZYxpic.twitter.com/uVoh9imm9j
— RT France (@RTenfrancais) 1 décembre 2016
Le joueur hockeyeur vedette de l'équipe d'URSS Viatcheslav Fetissov, a quant à lui suggéré que les échantillons de contrôle de dopage de tous les athlètes qui ont participé aux Jeux Olympiques de Londres, de Rio et de Sotchi soient réexaminés à la suite du rapport McLaren.
Le nageur allemand Marco Henrichs, qui est aussi entraîneur, a estimé de son côté que le contrôle de l'équipe olympique russe était totalement anti-fait-play et avait été initié pour une autre raison.
«Il ne fait aucun doute que le dopage existe dans d'autres pays et en Allemagne également. Je pense que cet acharnement sur le monde du sport russe en particulier est organisé pour contribuer à la dégradation de l'image générale de ce pays et véhiculer une impression sur les Russes tout court» , a déclaré Marco Henrichs à RT.
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