Le rapport McLaren affirme que les échantillons de 12 médaillés des JO de Sotchi sont altérés
Les échantillons contenant les prélèvements de 12 médaillés russes des Jeux olympiques de Sotchi en 2014 ont été altérés, a déclaré l’avocat canadien Richard McLaren lors d’une conférence de presse concernant le rapport qu’il a rédigé pour l’AMA.
«12 des 44 échantillons vérifiés des athlètes qui ont décroché des médailles [aux JO de Sotchi] des éprouvettes étaient rayées, ce qui signifie qu’elles ont été remplacées», affirme le rapport présenté par Richard McLaren.
On peut par exemple lire dans ce rapport que les échantillons de deux joueuses de hockey russes ont été remplacés et qu’ils contenaient un ADN masculin. «Les échantillons d’urine de six athlètes russes des Jeux paralympiques qui ont remporté 21 médailles ont été falsifiés», lit-on dans le rapport.
Le rapport base ses conclusions sur une combinaison de facteurs, comme la possibilité que les échantillons aient été ouverts, qu’ils soient rayés, tachés et ne contiennent pas le bon ADN. Tout ça «donne des preuves pour affirmer que des échantillons ont été remplacés», dit le texte.
Selon la commission McLaren mandatée par l’AMA pour rédiger ce rapport, des manipulations avec des échantillons des athlètes russes et la dissimulation de faits de dopage ont été enregistrés non seulement lors des JO de Sotchi en 2014, mais aussi lors des JO de Londres en 2012, pendant l’Universiade de Kazan en 2013, le championnat du monde d’Athlétisme de 2013 à Moscou… Plus de 1 000 athlètes russes auraient été impliqués et auraient profité de ces manipulations, énonce encore le rapport.
Richard McLaren a ajouté que l’AMA avait eu accès à une petite partie des documents liés aux accusations, soulignant que l’image n’était pas complète mais précisant que la situation était «critique».
#Moscou accusé d’avoir mis en place un système de dopage étatique entre 2012 et 2015 https://t.co/qSE4NhLhUFpic.twitter.com/vgDKoVKymF
— RT France (@RTenfrancais) 23 août 2016
Il s’agit de la deuxième partie du rapport de Richard McLaren, la première avait été publiée à mi-juillet et accusait déjà le ministère russe des Sports d’échanger à Moscou les échantillons des sportifs dopés. Le Service fédéral de sécurité (FSB) était pour sa part accusé d’avoir substitué les échantillons positifs par d’autres échantillons propres lors des Jeux de Sotchi. Toujours est-il que le rapport n’indique pas comment le FSB est parvenu à ouvrir les éprouvettes contenant les prélèvements des athlètes.
L’enquête s’appuie principalement sur les accusations de Grigori Rodtchenkov, ancien chef du Laboratoire antidopage de Moscou, que Richard McLaren a qualifié de «personne crédible et fiable».
Le CIO testera les échantillons de tous les athlètes russes des Jeux de Londres en 2012.
Dans une allocution aux journalistes, le président du Comité International Olympique (CIO) Thomas Bach a annoncé avoir «étendu [aujourd'hui] le mandat de la commission disciplinaire afin de tester les échantillons de tous les athlètes russes ayant participé aux Jeux Olympiques de Londres 2012».
L’Association internationale des fédérations d'athlétisme (IIAF) a déclaré d’être accord avec le contenu de ce rapport et entend vérifier de nouveau les prélèvement opérés sur des athlètes russes ayant pris part au championnat du monde d’Athlétisme de 2013 à Moscou.
«Il ne faut pas réagir émotionnellement»
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré concernant le rapport McLaren qu’il ne fallait pas réagir émotionnellement. Le ministère russe des Sports a pour sa part démenti les accusations de l’AMA, assuré qu’il allait examiner ce rapport tout en lançant une enquête pour vérifier les éléments mentionnés dans ce rapport.
Après la publication de la première partie du rapport McLaren en juillet, le président russe Vladimir Poutine avait déclaré que tous les responsables mentionnés dans le document seraient suspendus temporairement avant la fin de l’enquête. En outre, un comité antidopage a été créé et l’ancien président du Comité olympique russe, Vitali Smirnov , a été nommé à sa tête.