Luxembourg dit «nee» au droit de vote des étrangers

Les Luxembourgeois ont refusé à près 80% d'accorder le droit de vote aux étrangers, lors du référendum de dimanche. Un camouflet pour le jeune Premier ministre, Xavier Bettel, qui espérait moderniser le Grand-Duché.
«Le message est clair et a été très bien compris. Ce n'est pas un succès pour les partis du gouvernement. On respectera le résultat», a réagi Xavier Bettel, le jeune chef du gouvernement luxembourgeois. Ce Libéral de 42 ans, qui a épousé son compagnon le mois dernier, espérait faire souffler un vent de renouveau sur Grand-Duché. Peine perdue.
Les résultats définifs sont en effet sans appel: le «nee» («non» en luxembourgeois) l'a emporté avec 78,02 % des voix, ce dimanche 7 juin.
One half of Luxembourg just voted no to voting rights for the other half. True story. #LuxembourgRef#nowecantpic.twitter.com/e98e0IY8VK
— Claire Barthelemy (@cbtly) June 7, 2015
Les étrangers essentiels à l'économie du Luxembourg, petit pays enclavé entre la France, l'Allemagne et la Belgique, représentent en effet près de 46% de la population. Une immigration composée essentiellement de «cols blancs», issus de l'Union européenne (Portugais, Français, Italiens, Belges) et d'Amérique du Nord.
«Les Luxembourgeois ont préféré le choix de la naturalisation. On doit faire un texte avec un consensus le plus large possible pour continuer l'intégration» a déclaré le Premier ministre libéral.
L'octroi du droit de vote aux étrangers, pour toutes les élections, a fait peur à une population inquiète de voir son «influence» se dilluer. Le parti d'opposition Chrétien-Social (CCV) de Jean-Claude Juncker, qui a fait campagne pour le «nee», milite plutôt pour un assouplissement des procédures de nationalisation.
Une perche saisie par le Premier ministre, Xavier Bettel, qui semble bien décidé à proposer rapidement un changement légistalatif allant dans ce sens. «Les Luxembourgeois ont préféré le choix de la naturalisation. On doit faire un texte avec un consensus le plus large possible pour continuer l'intégration» a-t-il déclaré.