«Une bande de gros rageux» : le camp Clinton suscite l'ironie en voulant recompter les voix
L'équipe de l'ex-candidate américaine a annoncé qu'elle participerait au nouveau décompte des voix dans le Wisconsin tout en soulignant n'avoir pas encore constaté d'irrégularités lors du scrutin remporté par son rival Donald Trump.
«Juste une bande de gros rageux». C'est ainsi que Kellyanne Conway, l'un des plus proches conseillers de Donald Trump, qualifie l'équipe d'Hillary Clinton, après que l'ex-candidate démocrate à la Maison Blanche a annoncé qu'elle soutenait l'écologiste Jill Stein dans son entreprise de recompte des voix dans le Wisconsin. «On a demandé à Donald Trump des millions de fois s'il accepterait le résultat de l'élection, or il s'avère que ce sont l'équipe d'Hillary Clinton et sa nouvelle "bestah" Jill Stein qui sont incapables d'accepter la réalité», a-t-il ajouté.
First comment from Trump senior adviser Kellyanne Conway on Clinton joining Wisconsin recount: "What a pack of sore losers." pic.twitter.com/fFAGRMn4FH
— Kevin Cirilli (@kevcirilli) 26 novembre 2016
Vendredi dernier, Jill Stein a déposé une demande afin de recompte des voix de l'élection présidentielle dans l'Etat du Wisconsin, un bastion démocrate qui a basculé le 8 novembre en faveur du républicain. Selon Reuters, Donald Trump a dénoncé une «arnaque», avant d'ajouter : «Ce recompte est juste un moyen pour Jill Stein, qui a obtenu moins de 1% des suffrages [...] de renflouer ses caisses.»
Jill Stein entend également demander un nouveau calcul des voix en Pennsylvanie et dans le Michigan, deux autres Etats très disputés remportés par Donald Trump.
OF COURSE! Clinton Campaign To Participate In Jill Stein's Wisconsin Recounthttps://t.co/6E9WX2ABpd
— 🎙Wayne Dupree (@WayneDupreeShow) 26 novembre 2016
Le président élu a gagné dans ces trois Etats avec tout juste 100 000 voix d'avance. Au final, le républicain a remporté la course à la Maison Blanche avec 290 grands électeurs contre 232 pour Hillary Clinton, qui n'a jamais contesté les résultats.
Selon Jill Stein, des experts électoraux ont toutefois recensé dans ces trois Etats «des "anomalies statistiques" qui soulèvent des inquiétudes».
«N'ayant pas nous-mêmes découvert de preuves suffisantes de piratage ou de tentatives venant de l'extérieur pour modifier la technologie servant à voter, nous n'avions pas prévu d'utiliser cette possibilités», explique Marc Erik Elias, un avocat travaillant pour l'équipe de campagne de Hillary Clinton, sur le site Medium.com.
«Mais maintenant qu'un nouveau décompte a été lancé dans le Wisconsin, nous comptons participer afin de nous assurer que le processus soit mené d'une façon juste pour toutes les parties», poursuit-il.
«Si Jill Stein va jusqu'au bout comme elle l'a promis et demande à ce que l'on recompte en Pennsylvanie et dans le Michigan, nous agirons de la même façon dans ces Etats», dit l'avocat.
Bien qu'un nouveau décompte ait peu de chances de changer le résultat final de la présidentielle, il pourrait relancer le débat sur le système de scrutin universel indirect pour la présidentielle. Hillary Clinton a recueilli deux millions de voix de plus que Donald Trump mais s'est inclinée faute d'obtenir le nombre suffisant de grands électeurs.
La démocrate a été devancée de quelque 20.000 voix dans le Wisconsin, 70 000 en Pennsylvanie et 10 000 bulletins dans le Michigan.
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