Terrorisme : Interpol dénonce le manque de partage de données biométriques entre les Etats
- Avec AFP

Le secrétaire général d'Interpol, Jürgen Stock, a dénoncé l'insuffisant partage entre Etats de données biométriques susceptibles de permettre d'identifier plus efficacement les terroristes.
L'organisation internationale de coopération policière estime qu'«environ 15 000 combattants se trouvent dans les zones de conflit et qu'un nombre indéterminé d'entre eux pourrait rentrer dans leur pays d'origine pour [...] s'engager dans des opérations clandestines».
#NEWS: #INTERPOLGA emphasises urgent need to share biometric data on terrorists at international level - https://t.co/Bf32RBpV19pic.twitter.com/ToZB3y3E9u
— INTERPOL (@INTERPOL_HQ) November 9, 2016
L'assemblée générale d'Interpol, qui était réunie à Bali (Indonésie), a souligné «l'urgence de traiter cette menace», lit-on dans un communiqué.
«Bien que le partage d'information via Interpol ait permis aux organisations nationales de maintien de l'ordre d'empêcher des terroristes et des candidats terroristes de voyager, le manque de données biométriques reste un maillon faible», déclare Jürgen Stock, cité dans un communiqué de l'organisation.
«Ne pas fournir aux agents en première ligne les informations dont ils ont absolument besoin pour identifier les terroristes de retour de zones de conflit, c'est leur bander les yeux, les obliger à faire leur travail avec une main attachée derrière le dos», estime-t-il.
Le patron d'Interpol souligne aussi que les informations biométriques destinées à l'identification, telles que les empreintes digitales et l'ADN, sont «cruciales» dans le contexte actuel.
«Bien qu'Interpol dispose actuellement d'informations sur près de 9 000 combattants terroristes étrangers – dont certains présents dans les zones de combat – moins de 10% de ces fichiers comprennent des données biométriques ou des images en haute résolution qui pourraient être utilisées pour une reconnaissance faciale», ajoute l'organisation.
Interpol cite notamment l'exemple d'une opération menée par une de ses structures dédiées dans une prison malienne, qui a permis d'identifier un prisonnier sous un faux nom alors qu'il était recherché par l'Algérie pour une attaque terroriste. Les empreintes digitales d'un second prisonnier ont également permis d'identifier celui-ci comme étant l'un des auteurs de l'attaque de Grand-Bassam en Côte-d'Ivoire en mars 2016.