Mort d'un vendeur de poisson : manifestation à Rabat pour exiger justice (VIDEO, PHOTOS)
- Avec AFP
Près d'un millier de personnes ont manifesté dimanche à Rabat pour protester contre l'arbitraire et exiger justice pour un vendeur de poisson écrasé par une benne à ordure, dont la mort la semaine dernière avait choqué le pays.
«Le peuple veut la justice pour le martyr Mouhcine», «stop à la hogra» (l'arbitraire, l'injustice), «l'arbitraire c'est la division», scandaient notamment les manifestants.
A #Rabat#Maroc 2ème manifestation pacifique depuis la mort de #MouhcineFikripic.twitter.com/pqqysA6OjP
— Charline Cauchie (@Cha_C_) 6 novembre 2016
Rassemblés en fin d'après-midi dans le centre de la capitale, près des remparts de la vielle ville, les protestataires brandissaient de nombreux drapeaux berbères. Ils ont marché sans incident jusqu'aux abords du Parlement.
Sit-in en cours devant la Wilaya de la région de Rabat pic.twitter.com/XfbuzhgqRF
— Louis Witter (@LouisWitter) 6 novembre 2016
La plupart étaient des sympathisants de la cause berbère et des militants du Mouvement du 20-Février (la version marocaine des Printemps arabes de 2011). De nombreux policiers en civil étaient mélangés à la foule, mais les forces de l'ordre en uniforme sont, elles, restées très discrètes.
#MAROC : des milliers de personnes manifestent actuellement dans les rues de #Rabat, la capitale, demandant "la dignité" pic.twitter.com/ErvbsHRklH
— Louis Witter (@LouisWitter) 6 novembre 2016
Mouhcine Fikri, âgé d'une trentaine d'années, a été écrasé il y a une semaine dans une benne à ordures à Al-Hoceima (nord). Il tentait alors de s'opposer à la destruction de sa marchandise, de l'espadon, une espèce interdite à la pêche à cette époque.
Les circonstances atroces de sa mort ont provoqué une vague de manifestations populaires à Al-Hoceima, dans la région du Rif, et des rassemblements de moindre ampleur dans quelques grandes villes. Les participants ont dénoncé en particulier la «hogra» du système, un terme désignant l'arbitraire et le mépris affichés selon eux par les autorités pour les citoyens ordinaires. Les manifestations ont depuis lors marqué le pas.
Dans le cadre de l'enquête, onze personnes - dont des responsables de l'administration des pêches, des services vétérinaires et des cadres du ministère de l'Intérieur - soupçonnées notamment «d'homicide involontaire» ont été présentées à un juge d'instruction, et huit d'entre elles incarcérées.
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