Le pape appelle les gouvernements à ne pas accueillir «plus de personnes qu'on ne peut en intégrer»
Le pape invite les dirigeants politiques à faire preuve de «prudence» dans l'accueil des réfugiés et à faire des «calculs», afin de ne pas en recevoir plus qu'ils ne peuvent en intégrer. Il rappelle également la différence entre réfugiés et migrants.
Dans l'avion qui le ramenait d'un voyage officiel en Suède le 1er octobre dernier, le pape François a fait une déclaration en forme de mise en garde des gouvernements qui ouvrent leur porte aux réfugiés : «Une imprudence dans les calculs, en recevant plus de personnes qu'on ne peut en intégrer, peut se payer politiquement», a-t-il averti.
«Je crois qu'en théorie, on ne peut pas fermer son cœur à un réfugié», a-t-il déclaré, avant de préciser que «les gouvernants doivent être très ouverts à les recevoir, mais aussi faire des calculs sur leur accueil, parce qu'on doit non seulement accueillir un réfugié, mais aussi l'intégrer».
Le souverain pontife s'est montré compréhensif envers les contraintes pragmatiques posées par la crise des réfugiés : «Je ne crois pas que la Suède diminue sa capacité d'accueil par égoïsme», a-t-il ainsi affirmé.
Le pape a également tenu à souligner la différence qui existe entre réfugiés et migrants, rappelant que «les migrants doivent être traités avec certaines règles, parce que migrer est un droit, mais un droit très réglementé. En revanche, être réfugié provient d'une situation de guerre, d'angoisse, de faim, d'une situation terrible et le statut de réfugié a besoin de plus de soins, plus de travail».
En guise de conclusion, François a évoqué le sort qui attend les pays accueillant plus de réfugiés ou de migrants qu'ils ne peuvent en intégrer : «Ils entrent dans un ghetto. Et une culture qui ne se développe pas par rapport à une autre culture, c'est dangereux.»
Ce conseil vient quelque peu contraster les propos qu'il avait tenus jusque là à propos des réfugiés, se faisant l'un des plus fervents défenseur de leur accueil inconditionnel.