Merkel appelle à une «offensive nationale» pour déporter des demandeurs d’asile déboutés
Au vu de l’indignation publique devant l'accroissement du nombre de migrants en Allemagne, la chancelière a demandé aux autorités d’accélérer le processus de déportation des migrants déboutés dans leur demande d’asile sur le territoire de l’UE.
«Nous avons besoin d’une offensive nationale pour expulser ceux qui ont reçu un refus. C’est indiscutable et nous y travaillons fermement maintenant», a déclaré Angela Merkel lors d’une conférence de son parti, la CDU à Paderbon alors qu'elle s'exprimait sur l'immigration clandestine.
«Ceux qui n'ont pas le droit de rester en Europe doivent être renvoyés vers leur pays d'origine», a-t-elle précisé, ajoutant que le gouvernement prévoyait de créer des emplois dans les centres d’accueil pour accélérer le processus de renvoi.
Pour Angela Merkel l'Union Européenne doit s'inspirer du contrôle aux frontières américaineshttps://t.co/Th5kw1LO10pic.twitter.com/9icw6rpzd9
— RT France (@RTenfrancais) 3 septembre 2016
En 2015, au moins 900 000 migrants sont arrivés en Allemagne. D’après les estimations, cette année, Berlin s’attend à en accueillir un tiers de moins.
Depuis le début de la crise migratoire que traverse l'Europe, Angela Merkel s'est distinguée des autres dirigeants nationaux en faisant la promotion d'une politique d'ouverture des frontières, présentée comme un devoir d'humanisme vis-à-vis des populations touchées par la guerre.
Près de 9 000 réfugiés mineurs portés disparus en #Allemagne, plus de détails sur https://t.co/z8Ta0G1A86pic.twitter.com/2iPiS6GO4r
— RT France (@RTenfrancais) 30 août 2016
Cet engagement a été applaudi par un certain nombre de médias et d'experts, qui présentent la venue d'immigrés comme une chance pour l'économie car la population de l'Allemande vieillit ce qui entraînera à terme une crise démographique. Le prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz, notamment, avait loué la politique migratoire de Merkel, capable selon lui de garantir la puissance de l'Allemagne sur le long terme.
Pourtant, l'ouverture des frontières nationales a généré l'éclosion du mouvement anti-islamisation Pegida, qui est parvenu à réunir à plusieurs reprises plus de 20 000 personnes lors de «marches de protestations» dans certaines villes allemandes. Autre conséquence du tournant pro-migrants de Merkel : le parti anti-immigration et eurosceptique AfD (Alternative pour l'Allemagne), créé en 2013, a connu un essor fulgurant qui menace aujourd'hui la CDU, le parti de la chancelière dans certains Länder.