«Ne nous traitez pas comme un paillasson !» Duterte arrête la coopération militaire avec Washington
Rodrigo Duterte a annulé les 28 exercices militaires à venir avec l'armée américaine, et écourté l'exercice actuellement en cours, affirmant que celui-ci serait le dernier de sa présidence.
«Tant que je serai là, ne nous traitez pas comme un paillasson car vous le regretterez. Je ne vous parlerai pas. Je peux toujours me tourner vers la Chine», a déclaré le président philippin lors de l'annonce de l'annulation des prochaines manœuvres militaires conjointes avec les Etats-Unis.
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— xrey (@xrey1) 11 octobre 2016
Le ministre de la Défense Delfin Lorenzana a annoncé que les 107 soldats américains participant à la surveillance des islamistes à l'aide de drones devraient quitter le pays. «Nous sommes alliés depuis 1951», a rappelé le ministre. «Tout ce que nous avons eu c'est du matériel de seconde main, rien de neuf. Les Américains n'ont pas réussi à renforcer notre sécurité», a-t-il ajouté.
Néanmoins, les Philippines ne vont pas pour autant s'isoler diplomatiquement. Le Japon a déjà prévu de livrer des navires de patrouille aux gardes-côtes philippins, et signé un contrat de livraison d'avions destinés à la surveillance du territoire. De plus, des déplacements de Delfin Lorenzana sont prévus en Russie et en Chine afin de négocier l'achat d'équipements militaires.
Les Philippines et les Etats-Unis avaient commencé à planifier des patrouilles conjointes sous le précédent gouvernement qui voulait augmenter la présence militaire américaine dans la région, pour faire face aux velléités chinoises en mer de Chine méridionale.
Rodrigo Duterte, arrivé au pouvoir le 30 juin pour un mandat de six ans, a rapidement changé de cap en mettant l'accent sur la coopération et le dialogue avec la Chine.
Le nouveau président philippin a très vite manifesté sa profonde antipathie pour les Etats-Unis et s'est répandu en injures après les critiques de Washington à l'égard de sa guerre contre la drogue qui a déjà fait plus de 3 300 morts, soulevant des préoccupations concernant des exécutions extra-judiciaires.
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