Clinton admet qu'une zone d'exclusion aérienne en Syrie impliquerait la mort de nombreux civils
Selon des mails récemment révélés par WikiLeaks, la candidate à la Maison Blanche craint que l'établissement d'une zone d'exclusion aérienne à Alep, voulu par les «faucons» américains, ne soit possible qu'à condition de bombarder des espaces civils.
«Afin d'obtenir une zone d'exclusion aérienne en Syrie, il faudrait se débarrasser de tous les systèmes de défense aérienne [de l'armée syrienne], dont un grand nombre sont situés dans des zones habitées. En d'autres termes, nos missiles [...] tueraient un grand nombre de Syriens», a reconnu Hillary Clinton, lors de l'une de ses conférences privées en 2013, selon les révélations de WikiLeaks du 7 octobre.
Défendue par les «faucons» américains, l'idée d'une zone d'exclusion aérienne en Syrie viserait à empêcher Bachar el-Assad d'utiliser son aviation. Or, même la candidate démocrate à la présidentielle américaine, connue pour ses prises de position en faveur d'un renversement du gouvernement en Syrie, a exprimé ses craintes de voir une opération de ce type menée «par les Etats-Unis et l'OTAN» causer la mort d'un nombre conséquent de civils.
Pour autant, l'ex-secrétaire d'Etat de Barack Obama ne prône absolument pas la réduction de l'implication américaine en Syrie, mais appelle au contraire à «une action secrète plus robuste afin d'examiner, d'identifier, d'entraîner et d'armer les cadres des rebelles» dans le pays. Cette tâche, a-t-elle ajouté, a toutefois été compliquée par le fait que selon elle les Saoudiens et d'autres avaient livré d'importantes quantités d'armes, de manière assez indistincte.
Sur le même dossier, Hillary Clinton a qualifié la Syrie d'essentielle pour les intérêts américains, invoquant un argument surprenant de sa part : le risque que le pays devienne «un terrain d'entraînement pour terroristes, une rampe de lancement pour mener des attaques contre la Turquie, la Jordanie, [...] le Liban et, finalement, même Israël». Le territoire syrien, il est vrai, est partiellement occupé par les forces des terroristes de l'Etat islamique (EI), ainsi que par d'autres groupes islamistes, tels que le Mouvement Nour al-Din al-Zinki, dont des membres avaient décapité un enfant en juillet dernier, mais qui avaient toutefois reçu une aide financière de la part... des Etats-Unis.
Des fuites compromettantes pour la candidate à la Maison Blanche
Ces propos peuvent être retrouvés parmi les quelque 2 060 lettres et 50 000 mails rendus publics, dans le 7 octobre, par le site WikiLeaks. Il s'agit de messages de John Podesta, l'actuel président de l'équipe de campagne d'Hillary Clinton et ancien chef de cabinet de Bill Clinton à la Maison Blanche entre 1998 et 2001. Ces documents ne concernent pas seulement les positions d'Hillary Clinton sur la politique étrangère américaine, mais également sur la politique intérieure et sur d'autres considérations plus larges. On y apprend, notamment, que la rivale de Donald Trump se sent «détachée de la lutte de la classe moyenne grâce à la fortune» que son mari et elle possèdent.
#Assange rend publics plus de 50 000 courriers électroniques du président de campagne de #HillaryClintonhttps://t.co/x0efd1yl9jpic.twitter.com/Lp5sOoRWnE
— RT France (@RTenfrancais) 8 octobre 2016
Des révélations compromettantes pour la prétendante à la présidence des Etats-Unis, qui viennent s'ajouter aux fuites de mails internes de la direction du Parti démocrate cet été. Ces derniers avaient mis en lumière le traitement de faveur dont a bénéficié Hillary Clinton lors de la primaire qui l'a opposée au sénateur du Vermont, Bernie Sanders.
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