«Ca me rappelle les années 30» : des juifs hongrois dénoncent l'atmosphère nauséabonde du référendum
La plus grande organisation juive hongroise a dénoncé le climat anti-réfugiés en Hongrie durant la campagne référendaire contre l'allocation européenne des migrants dans le pays. Le gouvernement a agité le risque d'accueillir des terroristes.
La campagne gouvernementale contre l'accueil des migrants en Hongrie a choqué le Mazsihisz, équivalent du CRIF hongrois, qui affirme que «les propos tenus concernant les migrants commencent à dériver vers la haine». Pour le président de l'organisation, Andras Heisler, ce discours rappelle «l'expérience historique des juifs» et pourrait s'étendre aux différentes minorités telles que les Roms ou les homosexuels. «La haine se propage comme un virus et peut contaminer toute la société», a-t-il prévenu.
Le rabbin Zoltan Radnoti, proche du Mazsihisz, a lui déclaré que «l'Europe post-holocauste devrait considérer comme une évidence de permettre à ceux qui veulent fuir de pouvoir le faire».
#Hungarian#Jews Slam Government's 'Nazi-Like' Referendum Campaign https://t.co/n9KUJ3HhWa
— David McMillan (@hermitsholiday) 4 octobre 2016
Pour Diana Groo, une réalisatrice de films de confession juive, la campagne gouvernementale lui rappelle beaucoup «la propagande nazie des années 1930 et le film "Le juif éternel"».
Le gouvernement de Viktor Orban a financé une vaste campagne d'affichage en faveur du refus de l'accueil de 1 294 migrants imposé par le système de répartition par quota de l'Union Européenne. Sur l'affiche, on pouvait lire : «Personne ne peut dire combien de terroristes sont arrivés parmi les migrants.»
Les Hongrois qui ont voté lors du référendum ont massivement (98,32%) exprimé leur rejet des relocalisations de réfugiés. Mais les votes exprimés n'ont représenté que 39,8% des inscrits, en-deça du quorum requis des 50%.
Le Premier ministre Viktor Orban y voit un large soutien des électeurs à sa politique qui veut donner «à Budapest, le droit de décider» en matière de politique migratoire. Il a aussi réaffirmé le 3 octobre qu'il entendait «amender la constitution dans l'esprit du référendum».