John Kerry regrette de n'avoir pas pu engager de troupes au sol en Syrie
Selon le New York Times, lors de sa rencontre avec l’opposition syrienne, le secrétaire d’Etat a exprimé sa frustration que Barack Obama et le Congrès n’aient pas soutenu son appel à agir militairement contre les forces du gouvernement Assad.
Le quotidien américain The New York Times a diffusé un enregistrement de la rencontre privée de John Kerry avec une vingtaine de représentants de l’opposition syrienne lors de l’Assemblée générale de l’ONU le 22 septembre. Lors de cette rencontre, le secrétaire d’Etat a admis qu’il avait les mains liées face la situation en Syrie et s’est plaint que son appel à agir militairement contre Bachar el-Assad n'ait pas été entendu ni par le président, ni par le Congrès.
«Je pense que vous faites allusion à trois ou quatre personnes au gouvernement qui ont tous défendu l'usage de la force, et j'ai perdu. J'ai défendu l'usage de la force [...] mais les choses ont évolué différemment», a-t-il déclaré.
«La Russie a été plus habile que nous»
Le secrétaire d’Etat a aussi regretté ne pas avoir eu le droit officiel d'intervenir en Syrie tandis que Damas avait demandé à Moscou de le faire.
«La Russie a été plus habile que nous», a-t-il précisé en expliquant qu’il n’avait pas d’autre choix que persuader l’opposition syrienne de suivre une politique à laquelle «il ne croyait pas lui-même».
«Nous essayons de poursuivre sur la voie de la diplomatie, et je comprends que ce soit frustrant. Personne n'est plus frustré que nous», a-t-il ajouté.
#Lavrov : l’administration #Obama pourrait entrer dans l’histoire comme partisane du #FrontAlNosrahttps://t.co/S2CftjQeIdpic.twitter.com/HPdbM8dwCV
— RT France (@RTenfrancais) 1 octobre 2016
En ce qui concerne le futur de la Syrie, John Kerry a conseillé à l’opposition d’entrer dans un gouvernement de transition même en cas de participation de Bachar el-Assad aux prochaines élections présidentielles, ce qui va à l'encontre des déclarations de Barack Obama de ces cinq dernières années. De plus, il les a prévenus que l'opinion américaine n'était pas prête à voir sa jeunesse combattre et verser le sang dans un autre pays.
«C’est vous qui devez lutter pour nous, mais nous n’allons pas lutter pour vous», a-t-il conclu.
L'authenticité de l'enregistrement n'a pas été démentie mais le porte-parole du département d'Etat John Kirby a refusé de le commenter.
Lire aussi : Le Wall Street Journal qualifie de «rebelles» des terroristes ayant décapité un enfant