Un aubergiste allemand demande à une cliente de retirer son niqab, les réseaux s'enflamment
Inquiet pour ses clients et leur «confort», le gérant d'un restaurant allemand a expulsé une femme qui refusait d'enlever son voile. Il n'en fallait pas plus pour que l'homme soit qualifié de «successeur de Hitler» et indigner les réseaux sociaux.
A Bielefeld, ville de l'Ouest de l'Allemagne, la fête bat son plein dans ce restaurant doté d'un grand jardin, en ce samedi 10 septembre. Quelque 1 000 personnes sont venues assister à un spectacle son et lumière, et la bière coule à flot. C'est alors que le gérant du lieu, le «Seekrug», avise une femme vêtue d'un niqab parmi les clients.
Christian Schulz Biergarten Seekrug Bielefeld erteilt Hausverbot wegen Nikab. intolerant und diskriminierend pic.twitter.com/Spf0IkL26W
— Gary Thomas (@HRinternational) 15 septembre 2016
«Elle état complètement vêtue de noir... totalement voilée», se souvient Christian Schulz, le gérant de l'établissement. Ce dernier lui demande alors d'enlever la pièce de vêtement consacrée à dissimuler son visage, estimant que ses clients pourraient en être gênés.
La femme voilée rétorque alors au gérant : «Vous devez avoir une allergie aux textiles» et refuse de se dévoiler, expliquant que «sa foi le nécessite». «Je lui ai expliqué mes réserves, mais elle n'a pas daigné répondre. Elle était même défiante», raconte Schulz, tentant d'expliquer pourquoi il a fini par demander à la femme voilée de quitter les lieux.
Selon le quotidien allemand Bild, la femme a accepté de partir, mais quelques heures après, le gérant faisait l'objet d'une violente campagne de dénigrement sur les réseaux sociaux.
#Seekrug#bielefeld. you used to have to wear a Kippah to get thrown out of a beer garden.
— Gary Thomas (@HRinternational) 15 septembre 2016
Christian Schulz a tenté de se défendre, mais a dû se résoudre à supprimer certains de ses posts, l'un d'entre eux s'étant attiré plus de 800 commentaires le mettant en cause. Le gérant s'est, entre autres, vu qualifié de «successeur de Hitler».
«J'ai été complètement submergé», déplore sur Facebook le gérant qui se dit par ailleurs sous le choc. «Si j'avais su, je ne me serai pas exprimé publiquement», regrette-t-il sur Facebook.
Christain Schulz se défend de tout racisme, se dit ouvert au monde et rejette les extrémismes, quels qu'ils soient. «Nous employons des gens du monde entier, aussi bien du Ghana, de la Turquie que de l'Ukraine.»