La justice Suisse relâche un Irakien condamné pour terrorisme et jugé dangereux par la police
Le Tribunal fédéral de Lausanne a décidé de remettre en liberté un irakien condamné en mars dernier pour appartenance à une cellule de Daesh. Une décision qui interpelle l’Office fédéral de la police qui considère l’homme comme toujours dangereux.
L’opposition police-justice n’est pas seulement une réalité française. Les Helvètes viennent d’en donner un bon exemple. Le 11 septembre, la presse locale a rapporté qu’un citoyen irakien condamné pour son appartenance à une cellule de Daesh avait été remis en liberté. Le Tribunal fédéral de Lausanne, la plus haute instance judiciaire du pays, a jugé que l’individu, qui avait complété les deux tiers de sa peine, pouvait sortir de prison. Une décision qui a grandement surpris la police.
Retour en 2014. Le partisan de l’Etat islamique est arrêté et placé en détention provisoire car il est membre d'une cellule terroriste du canton de Schaffhouse et soupçonné de passer à l’action. En mars dernier, il a été condamné avec deux de ses compatriotes à une peine de trois ans et demi de prison.
Mais la détention provisoire comptant comme une partie purgée de la peine, le détenu était donc candidat à une libération anticipée pour bonne conduite dès le mois de juillet dernier.
Pourquoi la justice suisse libère un activiste de #Daesh demain : https://t.co/BlR4uyNswLpic.twitter.com/8YAtLivgIt
— Kapaw (@kapawmedia) 20 juillet 2016
La police n'en revient pas
Initialement, le condamné, entré en Suisse en tant que réfugié, avait été placé en détention, en attente d'expulsion, mais avait fait appel de la décision. Un juge fédéral a accédé à sa demande et a ordonné sa remise en liberté le 7 septembre.
Le Tribunal fédéral a jugé qu’il n’existait pas de bases légales pour déporter le condamné en Irak où sa vie aurait été en danger.
Du côté des forces de l’ordre, la décision passe mal. Selon le journal SonntagsZeitung, la Police fédérale a été très surprise. Elle considère que l’individu «représente toujours un danger au niveau de la sécurité intérieure et extérieure».
Quant à ses deux compatriotes condamnés en même temps que lui, ils dorment toujours en prison.