Le représentant syrien à l’ONU accuse la France de l’attaque au gaz dans la Ghouta
Selon le responsable syrien à l’ONU, cité par les journalistes de The Independent, les services de renseignement français seraient responsables du bombardement au gaz sarin à la Ghouta, qui a ôté la vie à au moins 1 500 personnes le 21 août 2013.
«L'utilisation d'armes chimiques dans la région de Damas était destinée à empêcher Oke Selstrem [chef du groupe des inspecteurs] de se rendre à Alep, car la France savait qui avait utilisé des armes chimiques à Alep. Ils voulaient empêcher Oke Selstrem d'atteindre Alep par tous les moyens, de ce fait, ils ont utilisé des armes chimiques à Damas, avec l'implication du renseignement français», a déclaré Bachar al-Jaafari, représentant syrien auprès des Nations unies, dans une interview à The Independent.
L'Etat Islamique aurait effectué une attaque chimique dans le nord de la Syriehttps://t.co/ig5PzQ6OiHpic.twitter.com/Et86kICTrZ
— RT France (@RTenfrancais) 16 août 2016
L’attaque dont les services de renseignement auraient voulu détourner l'attention de l’ONU est le bombardement chimique du 19 mars 2013 à Alep, qui avait causé la mort de 25 personnes.
Le représentant français au Conseil de sécurité de l’ONU, François Delattre, a qualifié ces propos d’«absurdes».
«Je ne vais pas revenir sur toutes les choses dérisoires et grotesques exprimées par le représentant syrien», a-t-il déclaré.
Damas avait déjà été disculpée dans un rapport officiel
Le 21 août 2013, l’attaque chimique de la Ghouta avait mené à la mort de plus de 1 500 personnes. Les images d’enfants suffocant avaient été diffusées par tous les médias occidentaux.
ATTENTION : LA VIDEO EXTREMEMENT PERTURBANTE
Le 12 décembre 2013, l’ONU avait publié un rapport où était confirmée l’existence de «preuves flagrantes et convaincantes de l'utilisation d'armes chimiques contre des civils, dont des enfants», mais l’auteur de l’attaque n’avait pas été identifié.
Pourtant, les services de renseignement américains et français avaient promptement imputé ce crime au gouvernement de Bachar el-Assad, sans autre preuve que leurs suppositions.
«La simultanéité de l'attaque, dans des endroits différents, réclame un savoir-faire tactique indéniable que seul le régime syrien possède», arguaient-ils alors.
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Néanmoins, un an plus tard, ces conclusions avaient été remises en cause par le rapport du Massachusetts Institute of Technology (MIT). Un ancien inspecteur de l'ONU et spécialiste des missiles, Richard Lloyd, et un professeur du MIT, Theodore Postol, avaient conclu que l’attaque chimique n’avait pu être lancée que depuis une zone tenue par les milices de l’opposition.
#Syrie: financés par #Washington, des rebelles «modérés» à l'origine d'une attaque chimique: https://t.co/3pFUBa6Nqupic.twitter.com/WVTNNSduwz
— RT France (@RTenfrancais) 4 août 2016
Ayant étudié les photos et vidéos des ogives publiées sur internet, les restes de roquettes, les impacts au sol, et les barils contenant le gaz sarin, ils avaient pu déterminer l’armement utilisé. Il s’agissait, d’après eux, de missiles Grad, dont la portée ne dépasse pas cinq kilomètres, et sur lesquels étaient fixés les barils de gaz.
«L’imprécision du Grad est assez importante, ce qui expliquerait les nombreuses pertes civiles de la Ghouta», expliquaient-ils.