Viols en Centrafrique : des dizaines de témoignages de victimes n'auraient pas été pris en compte

Viols en Centrafrique : des dizaines de témoignages de victimes n'auraient pas été pris en compte Source: Reuters
Suivez RT en français surTelegram

L'ONG Yamacuir Centrafrique a recueilli des dizaines de témoignages de victimes de militaires français venues chercher de l'aide dans son centre d'écoute. Alors que l'Unicef parle d'une douzaine, les victimes de viols seraient «plus d'une centaine».

En 2012, le président de la République centrafricaine François Bozizé est menacé par la rébellion des Seleka qui sont aux portes de la capital, Bangui. Bozizé appelle alors à l'aide la France et les Etats-Unis. En décembre 2013, conformément à une résolution des Nations unies, la France lance l'opération Sangaris et commence à déployer ses soldats à Bangui afin d'éviter les massacres. Mais la suite est moins glorieuse, et dès décembre 2014, des témoignages de viols commis par les soldats français de l'opération Sangaris commencent à faire surface.

Des témoignages recueillis dans un centre d'aide et d'écoute

L'ONG Yamacuir Centrafrique a reçu dans son centre d'écoute des victimes venues pour trouver de l'aide. Yvan, un responsable et un écoutant de l'ONG, témoigne : «Si je prends le cas des enfants, certains disent qu'ils sont approchés par les militaires Sangaris car ils jouent avec les enfants. Et c'est souvent en exerçant ces activités-là que les choses se passent.»

Yvan rapporte ainsi ce cas d'un enfant qui jouait avec les militaires quand il a été conduit dans l'école et conduit dans une salle de classe.

Deux femmes, Yacinthe et Barbara, qui n'ont pourtant pas été comptabilisées parmi les victimes officielles, ont raconté leur calvaire à deux envoyés spéciaux de Sputnik. En 2014, les Sangaris français étaient stationnés à Begoua et avaient réquisitionné l'école primaire.

Barbara, elle, était alors vendeuse de fruits. Elle avait 15 ans quand elle a été violée : «Souvent j'en apportais aux militaires, ils aimaient ça. Ils en achetaient, ils achetaient même tout le plateau», se souvient-elle. «Un jour, j'en ai apporté comme j'en avais l'habitude, et ils m'ont dit de leur en apporter dans leur tank. Donc je leur en ai apporté, et là, l'un d'eux m'a attrapée et m'a violée dans le tank. [...] Après ce qu'ils m'ont fait, j'étais tellement furieuse, ça m'a tellement blessée... J'ai cherché une ONG et j'y suis allée. Quand je suis arrivée, c'est Yvan qui m'a aidée. Il m'a amenée à l'hôpital où ils m'ont donné des médicaments et des soins au centre d'écoute. Après ce qui s'est passé, personnes ne m'a présenté des excuses.»

Impossible de recenser toutes les victimes

Pour Yvan, il y a certainement beaucoup plus de victimes, car, explique-t-il, seules les personnes qui ont fait la démarche active de venir au centre d'écoute ont pu être comptabilisées. Si une personne reste isolée dans son coin, on ne peut pas l'identifier et l'aider.

Je n'ai jamais eu d'excuses ni de compensation

Yacinthe, une petite vendeuse d'oranges, a été violée dans l'école de Bégoua : «Je les vendais dans la cour d'école car les Sangaris y avaient leur base. Un jour, ils m'ont demandé de leur apporter mes oranges dans une salle [d'école]. Quand je suis arrivée là-bas, l'un d'eux m'a attrapée et ils m'ont violée. Je ne connais même pas son nom. Il m'a attrapée de force et je n'ai rien pu faire. Il y a des sœurs qui travaillent aux urgences, j'y suis allée et elle m'ont aidée. Je n'ai jamais eu d'excuses ni de compensation.» Yacinthe avait 13 ans.

Et les chiffres pourraient se révéler plus importants encore. Yvan pointe ainsi le fait que les soldats de l'opération Sangaris ont été déployés «dans toutes les préfectures du pays. Dans ces préfectures des actes ont aussi été commis contre des femmes adultes et des enfants.»

En savoir plus : Soldats français soupçonnés de sévices physiques en Centrafrique : la justice ouvre une enquête

Raconter l'actualité

Suivez RT en français surTelegram

En cliquant sur "Tout Accepter" vous consentez au traitement par ANO « TV-Novosti » de certaines données personnelles stockées sur votre terminal (telles que les adresses IP, les données de navigation, les données d'utilisation ou de géolocalisation ou bien encore les interactions avec les réseaux sociaux ainsi que les données nécessaires pour pouvoir utiliser les espaces commentaires de notre service). En cliquant sur "Tout Refuser", seuls les cookies/traceurs techniques (strictement limités au fonctionnement du site ou à la mesure d’audiences) seront déposés et lus sur votre terminal. "Tout Refuser" ne vous permet pas d’activer l’option commentaires de nos services. Pour activer l’option vous permettant de laisser des commentaires sur notre service, veuillez accepter le dépôt des cookies/traceurs « réseaux sociaux », soit en cliquant sur « Tout accepter », soit via la rubrique «Paramétrer vos choix». Le bandeau de couleur indique si le dépôt de cookies et la création de profils sont autorisés (vert) ou refusés (rouge). Vous pouvez modifier vos choix via la rubrique «Paramétrer vos choix». Réseaux sociaux Désactiver cette option empêchera les réseaux sociaux de suivre votre navigation sur notre site et ne permettra pas de laisser des commentaires.

OK

RT en français utilise des cookies pour exploiter et améliorer ses services.

Vous pouvez exprimer vos choix en cliquant sur «Tout accepter», «Tout refuser» , et/ou les modifier à tout moment via la rubrique «Paramétrer vos choix».

Pour en savoir plus sur vos droits et nos pratiques en matière de cookies, consultez notre «Politique de Confidentialité»

Tout AccepterTout refuserParamétrer vos choix