Après une incursion du Maroc au Sahara occidental, le Front Polisario en appelle à l'ONU
Une bande de terre de sept kilomètres, connue pour être un lieu de trafics, a été le théâtre d'une opération de l'armée marocaine qui aurait saisi des centaines de véhicules et arrêté des membres présumés du Front Polisario.
Le Front Polisario affirme que le Maroc aurait franchi la ligne de cessez-le-feu actée sous l'égide de l'ONU en 1991, afin d'arrêter certains de ses membres.
En réaction à cette incursion ayant eu lieu au-delà du mur de sécurité bâti par le Maroc dans le sud-est du pays, le Front Polisario a adressé de «vives protestations» suite à la «violation marocaine du cessez-le-feu» auprès du chef de la MINURSO (mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental).
L'organisation a aussi reproché à la force de l'ONU de ne pas avoir empêché l'opération marocaine dans la zone tampon. Les Nations Unies n'ont pas encore officiellement réagit à la demande de protection formulée par le Polisario.
Le Conseil de sécurité avait réclamé le 26 juillet dernier la reprise des négociations menées sous l'égide de l'ONU pour déterminer le statut du Sahara occidental, territoire que se disputent le Maroc et les indépendantistes du Front Polisario. Rabat propose comme solution une large autonomie sous sa souveraineté. Le Polisario, soutenu par Alger, réclame un référendum d'autodétermination.
#ULTIMAHORA El Frente @Polisario_ acusa a Marruecos de asaltar territorio saharaui liberados y controlados por #ONUpic.twitter.com/eH1QHMzjUl
— Sergio Rodrigo (@SRodrigoruiz) 16 août 2016
Les pourparlers sont dans l'impasse malgré quatre rounds de discussions entre Rabat et le Polisario avec la médiation de l'ONU. Le Maroc avait expulsé en mars la majeure partie des membres civils de la Minurso mais le royaume a accepté récemment qu'un premier groupe de 25 experts retourne au Sahara occidental. L'expulsion avait été motivée par des propos tenus par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon lors d'une visite dans un camp de réfugiés sahraouis en Algérie, il avait évoqué une «occupation» du Sahara occidental, que Rabat considère comme partie intégrante de son royaume.