Hôtesse de l'air musulmane, elle refuse de servir de l'alcool... et se retrouve en congé sans solde
Envoyée en congés sans solde après avoir refusé de servir de l'alcool à bord, une hôtesse de l'air musulmane a décidé de poursuivre la compagnie aérienne qui l'emploie en justice. Selon la plaignante, la compagnie serait revenue sur un accord.
Charee Stanley, hôtesse de l'air de la compagnie ExpressJet basée à Détroit, justifie son action en justice au motif que son employeur ne lui a pas suffisamment donné la possibilité d'adapter son travail à sa religion.
C'est le Conseil des relations islamo-américaines (CAIR) du Michigan qui a lancé la démarche pour elle. Son directeur, Dawud Walid, explique que Charee s'est convertie à l'islam récemment, alors qu'elle travaillait déjà pour cette compagnie aérienne, et qu'à l'époque, elle n'avait aucun problème à servir de l'alcool aux passagers à bord.
Le CAIR précise que la plaignante avait informé sa société de sa conversion et qu'elle avait négocié un arrangement avec ses employeurs, qui lui auraient reconnu le droit de ne pas servir d'alcool. Il lui suffisait de travailler en duo pour servir les passagers, une autre hôtesse gérant les boissons alcoolisées quand cela était nécessaire. Selon le CAIR, cet arrangement a fonctionné pendant une douzaine de vols.
Pourtant, après qu'une de ses collègues se soit plainte, ExpressJet a imposé à Charee un congé sans solde d'une durée d'un an.
Assimilant cette mise au placard à un acte islamophobe, Charee estime qu'elle ne devrait pas avoir à choisir entre pratiquer sa religion ou gagner sa vie. Elle espère que son procès lui permettra d'obtenir des dommages et intérêts et une compensation financière pour la sanction dont elle est l'objet.
Ce type de litiges est relativement courant dans le monde professionnel. En France, un cas similaire avait défrayé la chronique.
Muslim Flight Attendant Sues #ExpressJet In Atlanta For Insisting She Serve Alcoholhttps://t.co/B6UdcrUCHa
— CorpWatch (@CorpWatch) 11 août 2016
La direction de la crèche Baby-Loup avait renvoyé l'une de ses employées parce qu'elle avait refusé de retirer son voile pendant ses heures de travail. Cette dernière a entamé une action en justice judiciaire pour contester son licenciement, avant d'être déboutée au bout de six ans de procédure.