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Nigeria : «Plus de 50 enfants ont été transformés en kamikazes par Boko Haram» dénonce l'ONU

L'ONU a accusé Boko Haram d'avoir répandu au Nigéria une «violence barbare inimaginable», ajoutant que ses exactions avaient contraint des milliers de personnes à fuir et en avait laissé un nombre sans précédent dans le plus grand dénuement.

«De janvier à juin 2016, plus de 50 enfants ont été contraints de commettre des attentats suicides au Nigeria, au Niger, au Cameroun et au Tchad», a expliqué Stephen O'Brien, coordinateur humanitaire des Nations unies, au Conseil de sécurité de l'ONU. Il tire la sonnette d'alarme à propos des conséquences des exactions de la secte islamiste Boko Haram : plus de neuf millions de personnes seraient dans l'attente d'une aide humanitaire d'urgence et il précise que le Nigeria porte «le poids de la crise». Sur ces neuf millions, sept sont originaires du Nigeria. 

Les Nations unies s'inquiètent de la dégradation de la situation humanitaire et sécuritaire causée par Boko Haram, qui touche en premier lieu les enfants. En plus d'être soumis à des violences, plus de 250 000 d'entre eux souffrent de malnutrition s'alarme l'UNICEF. 

Deux hauts responsables de l'instance internationale ont ainsi réclamé le 27 juillet devant le Conseil de sécurité un soutien international accru aux pays du bassin du lac Tchad pour les aider à lutter contre le groupe terroriste, qui menace la stabilité régionale, et à affronter une crise humanitaire grave.

Le secrétaire général adjoint des Nations unies aux affaires politiques, Jeffrey Feltman, a néanmoins rappelé que la force multinationale mixte, qui réunit des éléments du Nigeria, du Tchad, du Cameroun, du Niger et du Bénin, a récemment fait reculer Boko Haram.

«Les opérations offensives de la Force ont permis de reprendre 80% des zones sous contrôle de Boko Haram, de libérer des milliers de personnes capturées et de prévenir des attaques terroristes», a-t-il exposé.

Soutien financier insuffisant

Selon lui, le principal défi pour cette Force est un financement très insuffisant. Les promesses de dons s'élevaient à 250 millions dollars sur les 750 millions de dollars requis. Jeffrey Feltman a insisté sur le risque que des retards dans la fourniture d'un tel appui puissent favoriser la contagion de Boko Haram à d'autres pays. «J'appelle la communauté internationale à appuyer la force en mobilisant le soutien politique, logistique et financier nécessaire de manière flexible», a-t-il déclaré.

Boko Haram, secte islamiste créée en 2002 et originaire du nord-est du Nigeria, a pour objectif d'instaurer un califat et d'appliquer la charia. Elle a prêté allégeance à Daesh le 7 mars 2015.