Nigéria : Boko Haram prête allégeance à l’Etat islamique
Le groupe djihadiste nigérian Boko Haram a prêté allégeance à l’Etat islamique dans un message radio diffusé sur les réseaux sociaux.
Le message de Boko Haram publié sur Twitter n'a pas pu être vérifié avec certitude. Selon les rapports existants, il est possible que ce soit le message d’un dirigeant du groupe.
Le groupe d’observation du djihadisme SITE a informé qu’Abou Bakr Shekaou, leader de Boko Haram, a prêté formellement allégeance à Abou Bakr al-Baghdadi, chef autoproclamé de l’Etat islamique. Bakr Shekaou aurait promis que Boko Haram «écouterait et obéirait» au Califat «en période de difficulté comme de prospérité».
En juin dernier, les djihadistes de l’EI ont proclamé dans les régions irakiennes et syriennes qu’ils avaient envahies un nouvel Etat islamique - ou Califat. Le leader de l’EI Abou Bakr al-Baghdadi s’est alors arrogé le titre de calife, appelant les autres groupes sunnites radicaux à lui prêter allégeance.
DETAILS: Boko Haram releases audio statement pledging allegiance to #ISIS – reports http://t.co/MQFg3xdG0qpic.twitter.com/9eGPCEUhSP
— RT (@RT_com) 7 Mars 2015
Peu après, le chef des guerriers nigérians de Boko Haram a donné son soutien aux extrémistes sunnites de l’Etat islamique et à d’autres groupes islamistes dans une déclaration vidéo.
En novembre, un certain nombre de djihadistes d’Egypte, d’Algérie, de Libye et d’autres pays avaient d'ores et déjà prêté allégeance à l’Etat islamique. En janvier, des combattants afghans et pakistanais avaient aussi rejoint la galaxie de l’Etat islamique, affirmant qu’ils constituaient sa province.
Boko Haram était un petit groupe terroriste - c'est maintenant un petit pays avec son propre territoire comparable aux acquisitions de l’Etat islamique, dont la superficie est égale à celle de la Slovaquie, soit 52 000 kilomètres carrés selon The Telegraph.
La ville de Baga dans l’état de Borno au nord-est du Nigéria près du lac Tchad est la dernière localité conquise par Boko Haram. Selon les estimations des témoins, les combattants de Boko Haram ont tué au moins 2 000 personnes à cet endroit, le chiffre de 150 morts donné par l'armée nigériane ayant été contesté.
En avril dernier, le groupe a attiré une attention mondiale sans précédent en kidnappant environ 300 jeunes écolières dans la ville de Chibok. L’enlèvement a été largement condamné.
Les attaques de Boko Haram ont causé de grandes inquiétudes non seulement au Nigéria, mais aussi dans les pays voisins.
Le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine a autorisé l'emploi d'une force de 7 500 militaires du Nigéria, du Tchad, du Cameroun, du Niger et du Bénin pour défaire les combattants. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a approuvé ce plan.
Les atrocités de Boko Haram, selon certaines estimations, ont fait au moins 13 000 morts depuis le début de l’insurrection en 2009. Environ 1,5 million de personnes ont fui la flambée de violence, 600 000 de plus qu’il y a six mois d'après les chiffres des Nations Unies.
Boko Haram a été fondé en 2002, sa radicalisation s’est fait sentir dans l’effervescence du soulèvement de 2009 au Nigéria durant lequel il a multiplié les massacres, les enlèvements et les raids.