Deuxième jour de heurts sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem
Des heurts ont opposé lundi 27 juin pour le deuxième jour consécutif des fidèles musulmans aux policiers israéliens qui faisaient entrer des visiteurs juifs sur l'esplanade des Mosquées. La veille, les affrontements avaient fait sept blessés.
Cette année, «les autorités d'occupation insistent pour imposer de façon brutale et injuste les groupes de juifs» et «rompent l'accord tacite qui régnait depuis des années pour tenter de prouver que ce sont elles qui ont le dernier mot sur l'esplanade des Mosquées et non le Waqf», accusent les plus hauts dignitaires musulmans et la fondation jordanienne (Waqf ) – qui a la garde du lieu saint – à Jérusalem dans un communiqué commun.
Une intervention de la police «pour assurer la poursuite des visites sans incident»
Le 27 juin, alors que les affrontements de la veille avaient fait sept blessés parmi les fidèles musulmans, de jeunes Palestiniens retranchés dans la mosquée al-Aqsa ont affronté à coups de pierres la police israélienne déployée en masse, la contraignat à tirer des grenades lacrymogènes et des balles en caoutchouc.
La porte-parole de la police israélienne, Luba Samri, a expliqué que les policiers étaient intervenus sur l'esplanade «pour assurer la poursuite des visites sans incident» après avoir «obtenu des informations sur des jeunes gens masqués qui s'étaient retranchés dans la mosquée et qui bloquaient les portes depuis la nuit».
Lorsque les visites de non-musulmans ont débuté dans la matinée, «ils ont jeté des pierres» sur les policiers, a ajouté la porte-parole, précisant que 33 juifs et 230 touristes avaient pénétré sur l'esplanade.
Eviter les frictions lors des 10 derniers jours du ramadan
L'esplanade des Mosquées est le troisième lieu saint de l'islam et le premier pour les juifs qui l'appellent Mont du Temple. Le site de 14 hectares surplombe le secteur oriental de la vieille-ville de Jérusalem, palestinien mais occupé et annexé par Israël. Il est au coeur du conflit israélo-palestinien et fait l'objet de tensions à chaque fête juive ou musulmane.
Pour éviter les frictions lors des 10 derniers jours du ramadan, les plus sacrés du mois de jeûne musulman, la police israélienne, qui contrôle toutes les accès à l'esplanade, interromp depuis quelques années les visites des non-musulmans, touristes et juifs, habituellement autorisés à y pénétrer mais uniquement le matin.
Des heurts avaient déjà éclaté à plusieurs reprises en juillet 2015 à la suite de l'irruption d'un groupe de juifs ultraorthoxes sur l'esplanade des Mosquées. Ils avaient entamé les commémorations de Tisha B'av, qui marque dans leur calendrier la destruction des deux temples qui se trouvaient sur l'esplanade. La police israélienne était intervenue pour protéger ses concitoyens.
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