Sauver l'Europe ? Pour le conseiller d’Erdogan, il suffirait que la Turquie clone son président

L’Europe n’a pas de leader «fort», alors que faire ? En toute simplicité, élaborer des clones de Recep Tayyip Erdogan et en donner un à chaque pays européen, selon le conseiller du président turc İlnur Cevik.
Le 19 juin, dans une interview à la chaîne turque AHaber TV, İlnur Cevik - qui est aussi journaliste pour le quotidien turc anglophone Daily Sabah – s’est livré à une très fine analyse de la situation européenne et a offert des solutions non moins subtiles et réalistes.
Evoquant le référendum du Brexit qui a lieu aujourd’hui 23 juin, Cevik s’est en effet mis à critiquer le manque de leadership en Europe, soulignant qu’on y percevait une crise dans les plus hautes sphères du pouvoir.
«[L’Europe] n’a pas de leader, ils n’ont rien, ils n’ont personne pour tracer le chemin, ils n’ont pas de guide», a-t-il sobrement expliqué, pédagogue. Mais, face à une telle absence, que faire pour résoudre les «graves problèmes» qui se posent à l’Union européenne ? Le conseiller du président turc a su faire preuve à la fois d’inventivité : «La seule voie» est de faire 28 clones du chef de l’Etat turc et de les offrir aux pays membres de l’UE.
Dans une autre interview, pour le Daily Sabah, il a mentionné le cas de la France. «En France, l’extrême droite se renforce, et ce qu’ils expérimentent [à l’heure actelle] n’est que la partie émergée de l’iceberg. Les masses veulent la justice et une égalité de revenus en Europe», a estimé Cevik ajoutant que «l’Europe sombr[ait]» pour une raison simple : elle n’a pas de Recep Tayyip Erdogan qui pourrait les sauver .
La France n’est pas le seul pays de l’UE que le conseiller du président a pu évoquer dans sa leçon de politique. Répondant à une question concernant les médias allemands, il a déclaré que s’était tramé dans ces publications une sorte de complot, insistant sur le fait que «ces attaques contre Erdogan en Allemagne [ont été] un travail de génie. Très bien planifié et coordonné».
Si les Allemands sont capables de travail de génie, on ne sait, alors, ce que serait en mesure d’accomplir Erdogan en Allemagne – le conseiller d’Erdogan est resté malheureusement silencieux sur les agissements concrets de la version allemande du clone de son président.
#Erdogan menace de mettre un terme à sa collaboration avec l'#UE#vote#Genocidearmenienhttps://t.co/6fkGreSLqjpic.twitter.com/6KzyegKwg8
— RT France (@RTenfrancais) 6 juin 2016
Des tensions entre Ankara et Berlin se sont faites sentir ces derniers mois, notamment à cause de la reconnaissance du «génocide» arménien par le Bundestag et de certaines critiques satires émanant d’Allemagne à l’égard du président turc. Mardi 21 juin, une cour d'appel allemande a confirmé la décision d'une juridiction inférieure qui a débouté le président turc Recep Tayyip Erdogan de sa plainte déposée contre la maison de presse allemande Axel Springer.