Les 18 600 marins américains sur Okinawa maintenant confinés à leur base et privés d'alcool
La controverse entourant la présence américaine sur Okinawa est ravivée à la suite de trois incidents impliquant des soldats et contractuels américains sur la base, où les 18 600 matelots se retrouvent sous une interdiction complète d'alcool.
Après s'être entendu avec son homologue américain Ashton Carter sur la nécessité de prévenir ces incidents, le ministre de la Défense du Japon Gen Nakatani a qualifié le plus récent d'«extrêmement regrettable» et a écrit au Bureau de la Défense d'Okinawa pour faire une plainte officielle auprès de la Navy.
Le dernier incident implique un matelot américain, qui avec 6 fois la limite permise d'alcool dans son sang, a frappé deux voitures à contresens sur la route. L'accident est survenu pendant la période de deuil en l'honneur d'une victime précédente d'un meurtre, qui avait incité les autorités américaines à ordonner des couvre-feux et une interdiction partielle d'alcool. L'officière en cause, Aimee Mejia est présentement détenue par la police japonaise et son cas n'est pas passé inaperçu sur Twitter.
I'd sure hate to be Petty Officer 2nd Class Aimee Mejia: U.S. Navy confines sailors to bases in Japan, bans alcohol https://t.co/6xj6oevsTp
— tokyotronic (@robotopia) 6 juin 2016
”Naval officer Aimee Mejia…”
— KaoruTsurumi (@TKKaoru) 5 juin 2016
”US officer arrested in Japan s #Okinawa for drink-driving”
AFP Via The West Australian https://t.co/54XxlyDarR
À compter du 6 juin, l'alcool est tout simplement interdit hors et sur la base. Des restrictions encore plus sévères empêchent les déplacements des marins ailleurs qu'au magasin, le gymnase ou la station-service.
«Nous avons reconnu un problème, nous le contrôlons et nous faisons tout en notre possible pour que chacun de nos marins comprenne l'importance de notre bon comportement pour notre allié et nos relations avec le peuple japonais», précise Ronald Flanders, porte-parole des forces navales américaines au Japon.
Tous les marins sont confinés à leurs bases respectives, et ce sera la cas tant qu'ils n'auront pas reçu une formation spéciale et qu'ils comprendront pas leur rôle d'ambassadeurs américains en tout temps, selon Flanders. Les interdictions ne touchent que le personnel militaire, mais pas leurs familles et les contractuels civils, qui augmentent la présence totale américaine à 35 000 sur Okinawa.
La flamme de la controverse
Ce nouvel incident fait suite à deux cas séparés de viols et meurtres sur deux jeunes femmes japonaises. Un contractuel est justement suspecté du meurtre de la jeune Rina Shimabukuro, 20 ans, qui, avec l'autre cas de viol et meurtre, est venu raviver la controverse de la présence américaine sur l'île, exacerbée en 1995 lors du viol d'une fillette par 3 militaires américains. Le cas de Shimabukuro avait inspiré une démonstration du public américain pour honorer sa mémoire.
Americans with signs saying “we feel sad with Okinawa” and “praying for Okinawa” -- follows contractor's arrest https://t.co/jnhMXKxUgw (J)
— Anna Fifield (@annafifield) 31 mai 2016
Le gouvernement d'Okinawa accélère ses démarches et annonce que l'assemblée anti-base fut majoritaire lors des élections de la préfecture. Le gouverneur Takeshi Onaga devrait donc engager une lutte avec le gouvernement central pour la fermeture définitive de la base Futenma des Marines.