Ex-ministre irakien : le rêve démocratique cachait un contrôle du gouvernement par Washington

Ex-ministre irakien : le rêve démocratique cachait un contrôle du gouvernement par Washington© Alexander Demianchuk Source: Reuters
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Le gouvernement irakien formé en 2003 après la chute de Saddam Hussein provoquée par l’invasion américaine, a été totalement supervisé par les Etats-Unis et leurs alliés, a confié à RT l’ex-ministre irakien de la Défense, Hazem Shaalan.

«Je n’étais pas indépendant dans mon ministère», a expliqué l’ancien ministre Hazem Shaalan, précisant : «A l’intérieur du ministère, il y avait des inspecteurs américains dans chaque département. Il y avait aussi des Britannique et des Australiens. Il n’y avait aucun département dans le ministère où il n’y avait pas d’inspecteurs.»

L’ex ministre de la Défense a aussi révélé que le premier gouvernement irakien post-Saddam n’avait pas été élu mais désigné par Washington.

Le premier ministre du gouvernement intérimaire irakien, Iyad Allaoui, en fonction de 2003 à 2005, était «parmi les premiers à être désignés [par les Etats-Unis]. Nous avons tous été nommés par les Américains, par [Lewis Paul] Bremer [administrateur civil provisoire de la coalition en Irak], a souligné l’ancien ministre dans son interview, ajoutant que «c’est Bremer qui [avait] désigné» le gouvernement post-Saddam.

Hazem Shaalan a aussi insisté sur le fait que toutes les décisions prises par le Premier ministre à cette époque avaient besoin de l’approbation des autorités américaines. En revanche, ce gouvernement a été en contrepartie protégé par les autorités américaines.

«Tous ceux qui ont travaillé avec les Américains étaient exemptés de leurs responsabilités lors de toute faute commise dans leur travail», a-t-il développé.

Selon lui, il faut aussi noter que les Etats-Unis n'avaient pas informé le gouvernement irakien quant aux citoyens irakiens détenus et torturés par les forces américaines : «On ne nous disait rien. On ne nous a même pas permis de venir dans les prisons sans une permission spéciale des autorités américaines.»

Quant à la présence américaine en Irak en elle-même, l’ex-ministre de la Défense a estimé qu’elle n'avait apporté aucune stabilité, aucune sécurité, aucune prospérité ou bien-être au pays. D’après lui, les Irakiens ont d’abord été excités à l'idée de voir les Américains les aider à bâtir une démocratie.

«Cependant, nous avons été choqués quand la destruction totale a commencé – la destruction des infrastructures, des bâtiments, etc. Quand nous avons demandé aux Américains, pourquoi ils faisaient cela, on nous a répondu qu’après la destruction, il y aurait reconstruction. ”Nous reconstruirons tout et ce sera mieux qu'auparavant”, avaient-ils dit. C’étaient des promesses. Elles n’ont jamais été réalisées», a-t-il expliqué à RT.

Les Etats-Unis et leurs alliés ont envahi l'Irak en 2003, prétendant que le régime de Saddam Hussein possédait des armes de destruction massive, alors qu’aucune arme de ce type n'a été trouvée depuis lors. Les forces qui ont renversé le régime de Hussein ont provoqué un conflit prolongé en Irak, impliquant violences entre chiites et sunnites ainsi qu’un mouvement insurrectionnel contre les Etats-Unis et les forces de la coalition.

Les forces américaines se sont retirées officiellement d'Irak en 2011, malgré le fait que les Etats-Unis y aient toujours un contingent militaire important, comptant plus de 20 000 personnes, y compris la Marine Embassy Guards et entre 4 000 et 5 000 mercenaires.

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Washington s’est à nouveau impliqué dans ce pays en 2014, en tant que le leader de la coalition internationale luttant contre le groupe terroriste Daesh qui s’est emparé de larges pans de territoire du pays.

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