Conséquences imprévues : Obama voit l'origine de Daesh dans l’invasion américaine de l'Irak (VIDEO)
Le président Barack Obama a repéré les origines du mouvement terroriste Daesh dans la présidence de George W. Bush et l’invasion en Irak en 2003, en assurant que la croissance de l’Etat islamique était «une conséquence inattendue» de la guerre.
Lors d’une interview pour Vice News, le président américain Barack Obama a dit que l’essor de Daesh peut être directement liée à l'incursion des Etats-Unis en Irak pendant l’ère de George Bush.
«Deux choses : l’une c’est que Daesh est une excroissance directe d’Al-Qaïda en Irak qui a émergé de notre invasion», a dit Obama lors de l’interview. «C’est un exemple de conséquences inattendues. C’est pourquoi nous devons viser avant de tirer».
Obama a déclaré qu’il était «sûr» que la coalition des 60 nations «repoussera Daesh d’Irak», mais a ajouté que le défi d’arrêter l’extrémisme continuerait à exister à moins qu’il y ait une solution politique aux conflits internes qui ont affecté tant de pays au Moyen-Orient.
«Je m'inquiète d'une chose», a-t-il dit, «même si Daesh est vaincu, le problème sous-jacent des sunnites mécontents partout dans le monde – mais particulièrement dans quelques zones y compris la Libye et le Yémen où un jeune homme qui grandit sans éducation, sans perspectives d’avenir, regarde autour de lui et le seul moyen d’obtenir de la reconnaissance, du pouvoir et du respect – c’est d’être un combattant».
«C’est un problème que nous allons continuer à avoir. Et nous ne pouvons pas continuer à penser le contre-terrorisme et la sécurité tout à fait séparément de la diplomatie, du développement et de l’éducation».
Le président a rejeté les inquiétudes que les Etats-Unis dépensent trop sur l’aide étrangère en notant que plus d’un pourcent du budget fédéral va vers d’autres nations. Il a assuré que les Etats-Unis «doivent penser à des investissements» à l’étranger qui dispenseront Washington d’envoyer des troupes et de s’engager dans des opérations militaires.
C’est la première fois qu’Obama lie l’existence de Daesh aux conséquences de la politique étrangère américaine. Les adversaires du président ont souvent indiqué que le retrait des troupes américaines d’Irak en 2011 a laissé de l’espace aux groupes comme Daesh. Entretemps, le gouvernement central prédominé par les shiites a échoué à inclure effectivement la minorité sunnite dans le processus de gouvernance, laissant à Daesh une minorité religieuse entière à endoctriner.
Quand les rapports selon lesquels des combattants liés à Al-Qaïda s’adonnent à la violence en Irak ont vu le jour, Obama a aussi caractérisé le groupe comme «un petit groupe», une opération vraiment courte.
«L’analogie que nous utilisons ici parfois, et je pense que c’est précis, c’est que si une équipe d’ados met des uniformes des Lakers, mais cela ne fait pas d’eux des Kobes Bryants», a dit Obama au New Yorker début 2014. «Je pense qu’il y a une distinction entre la capacité et l’amplitude d’Oussama ben Laden et son réseau qui planifie des attentats majeurs contre la patrie et les djihadistes qui sont engagés dans des disputes locales de pouvoir et des disputes parfois sectaires».