Reconnaître la Crimée russe, lever les sanctions : la Vénétie adopte une résolution provocante
Le Conseil de cette région italienne a adopté une résolution reconnaissant la Crimée comme partie intégrante de la Russie et appelant le gouvernement italien et l’UE à lever les sanctions antirusses imposées en conséquence de la crise en Ukraine.
La résolution a été approuvée par 27 députés sur 51, neuf seulement ayant voté contre, a rapporté le journal d’information Corriere del Veneto.
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— RT France (@RTenfrancais) 18 mai 2016
La résolution présentée par les députés Stefano Valdegamberi et Luciano Sandona, appelle le gouvernement italien à reconnaître la volonté du peuple criméen exprimée lors du référendum de 2014, lors duquel 96% des votants se sont prononcés pour quitter l’Ukraine et rejoindre la Russie, et à demander la levée immédiate des sanctions antirusses qui «ont [eu un] grave impact [négatif] sur l’économie de la Vénétie».
Elle justifie la reconnaissance du statut actuel de la Crimée en s’appuyant sur la Constitution italienne et les textes internationaux qui approuvent le droit à l’autodétermination des peuples. Le texte critique également la position du deux poids deux mesures adoptée par l’Union européenne (UE) dans son approche de la situation en Crimée, ainsi que l’incohérence de sa politique, en référence au précédent établi par la sécession de Kosovo de la Serbie en 2008.
La résolution n’est pas juridiquement contraignante, mais [elle] aura de profondes conséquences politiques, a promis le co-auteur du document Luciano Sandona dans son interview à TASS. «Cela constitue l’expression de la volonté d’une région italienne aussi importante que la Vénétie. Le gouvernement italien devrait exiger que les sanctions visant la Russie soient immédiatement levées et les liens économiques rétablis pleinement», a noté Luciano Sandona.
Des changements à venir ?
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova a estimé que cette résolution est un nouveau signe qui montre que la politique de sanctions à l’encontre de la Russie a abouti à une impasse.
«Le vote sur la résolution au Conseil régional de la Vénétie et différents autres processus politiques tels que les sondages d’opinion publique et le référendum néerlandais, tout cela montre que le processus de propagande antirusse dans le contexte de l’Ukraine n’est pas seulement arrivé à une impasse, mais commence à se retourner et contre ceux qui l’ont lancé. Ce n’est que le début», a-t-elle expliqué mercredi au journal Izvestia.
A la fin du mois d’avril, les députés français se sont prononcés contre le prolongement du régime de sanctions imposé à la Russie. Le Parlement français a voté, à l’issue d’un débat houleux, à 55 voix contre 44, l'adoption d’une résolution qui appelle le gouvernement français à ne pas poursuivre les sanctions contre la Russie.