Allemagne : l’AfD demande au gouvernement du Bade-Wurtemberg la fin des sanctions antirusses
Le parti d’opposition allemande Alternative pour l'Allemagne (AfD) enverra une résolution le 11 mai au gouvernement de la région Bade-Wurtemberg sur la nécessité de lever les sanctions contre la Russie.
«Notre fraction soumettra un document au gouvernement régional où la nécessité de lever les sanctions infligées à la Russie est expliquée, ainsi que ses conséquences. Dans un délai de une ou deux semaines, le gouvernement doit l'examiner, après quoi ce document sera transmis au Landtag [parlement des Länder]», a expliqué à l'agence de presse russe Izvestia, le député du parlement local à l’origine du document, Udo Stein.
Selon eux, les mesures restrictives à l’égard de la Russie ont eu des répercussions négatives sur le Bade-Wurtemberg, région dotée d’une économie performante. Etant donné que plus de 900 entreprises, enregistrées dans cette région, ont des représentations en Russie, environ 42 000 emplois risquent d’être supprimés à cause de la politique extérieure de Berlin.
«Les sanctions anti-russes doivent être levées, elles se sont retournées contre nous et ont des conséquences négatives pour l’économie. La Russie est un des partenaires clés du Bade-Wurtemberg, les relations commerciales ne doivent pas être mises à mal», estime Udo Stein.
La région allemande concernée a les indices les plus élevés du pays en ce qui concerne les exportations. Avant, le revenu des exportations y représentait 17 000 euros par an et par personne, dépassant ainsi l’indice moyen de 11 000 euros en Allemagne. Les directions des filiales russes de Porsche, Mercedes-Benz, Bosch, Daimler et de SAP, progiciel de gestion intégrée, s’y trouvent.
Les sanctions contre la Russie : une erreur «économique, politique et historique» @MFBechtelhttps://t.co/sAUK6gGna0pic.twitter.com/h6VEnEwN3e
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Selon les données du Comité oriental pour l'économie allemande, le volume des échanges russo-allemands s'est réduit au cours la dernière année de 12 milliards d’euros, tombant à 41 milliards d’euros en 2015, soit une diminution de presque 25% par rapport à 2014.
L'Assemblée nationale contre les sanctions
Le 28 avril, le parlement français a voté, après un débat houleux, à 55 voix contre 44, l'adoption d’une résolution proposée par les députés qui appelle le gouvernement français à ne pas prolonger les sanctions contre la Russie.
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Le vote a suscité de vives réactions de la part des politiques français. Nicolas Dhuicq, député de l’Aube, a qualifié le vote de signe fort envoyé au gouvernement français pour que la France retrouve sa souveraineté.
«Nous espérons que le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault, qui est un homme intelligent, raisonnable et rationnel, poursuive sur la voie de la raison clairement indiquée, c’est-à-dire que la France fasse lever les sanctions, parce que si les sanctions ne sont pas levées, d’autres vont prendre les parts de marché en Russie : les Sud-Coréens, les Allemands, les Suédois et les Américains, alors que nos agriculteurs français meurent et se suicident», a-t-il affirmé.
De son côté, Jean-Paul Dupré, député PS de l’Aude, l'un des deux députés PS a avoir voté pour la levée des sanctions a de son côté expliqué : «Cela me semble aller dans le sens de ce que souhaite l’ensemble du Parlement. Je fais partie de la majorité, je soutiens le gouvernement ainsi que le président. Plusieurs ministres, et non des moindres, se sont prononcés pour dire qu’il fallait prendre des mesures pour lever le dispositif de restriction imposé à la Russie par l’UE.»
Le président de la Chambre de commerce et d'industrie franco-russe Emmanuel Quidet, a trouvé le vote extrêmement important, rappelant que «c’[était] la première fois qu’un parlement d’un pays européen vot[ait] pour la levée des sanctions».
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