Toujours plus d'iode : les Belges vont recevoir des pilules pour se battre contre la radioactivité
Les centrales belges font polémique depuis plusieurs années. Jusqu’à présent, seuls les riverains étaient munis de pilules d’iode pour lutter contre la radioactivité. Dorénavant, toute la Belgique les recevra par mesure de précaution.
«Ce ne sont plus seulement les proches habitants des centrales nucléaires qui recevront des pilules d’iode à titre préventif, mais bien toute la population vivant sur le territoire belge», a fait savoir la ministre fédérale de la Santé publique, Maggie De Block, citée par le journal La Libre Belgique.
Par conséquent, ce sont toutes les zones situées à moins de 100 kilomètres des réacteurs qui vont suivre ce programme de santé, au lieu d’un périmètre de 20 kilomètres autour des centrales nucléaires de Tihange et Doel, comme c’est le cas actuellement.
Les centrales belges sont-elles vraiment dangereuses ?
La sécurité de ces centrales est un problème aigu depuis déjà longtemps. En décembre dernier, l’Allemagne et le Luxembourg ont exprimé leurs craintes, en demandant d’arrêter provisoirement les réacteurs de Doel et Tihange dans l’attente de tests complémentaires. En réaction, la Belgique a souligné que ces centrales «répondaient aux exigences de sûreté les plus sévères».
«Nous n’avons pas confiance en le gouvernement belge. Si les dispositions de protection du gouvernement fédéral se terminent apparemment à la frontière, dans le cas des nuages radioactifs c'est tout l'inverse», a noté la porte-parole du parti des Verts allemands Sylvia Kotting-Uhl.
De plus, les Belges eux-mêmes estiment que «le vieillissement des réacteurs est synonyme de problèmes de sécurité», car la durée de leur fonctionnement a été prolongée de 10 ans.
L'iodure de potassium, la panacée ?
«Le gouvernement accède enfin à notre revendication et à la recommandation du Conseil supérieur de la Santé. Vu la densité de population et le risque que fait courir le nucléaire, cette distribution large – aux frais d’Electrabel – était absolument nécessaire», a noté Jean-Marc Nollet, député fédéral Ecologiste, à propos de cette proposition.
Selon l’information disponible sur ces pilules, il ne faut les prendre qu'après une explosion : elles ne protègent pas à l’avance et peuvent même causer des problèmes du tube digestif, des glandes salivaires et provoquer des allergies.