Urvoas porte plainte pour diffamation contre un ancien avocat de Dieudonné (VIDEO)

Le ministère de la Justice a annoncé dimanche 24 avril que le garde des Sceaux avait déposé plainte vendredi pour diffamation contre un avocat de Seine-Saint-Denis pour ses propos envers des magistrats dans des vidéos diffusées sur internet.
Cet avocat, dont le nom n'est pas cité dans le communiqué, est François Danglehant, connu pour avoir défendu le controversé polémiste Dieudonné et sous le coup d'une interdiction d'exercer la profession pendant cinq ans, a précisé à l'AFP une source proche du dossier. Le ministre lui reproche d'avoir «tenu publiquement des propos diffamatoires à l'encontre de plusieurs magistrats de l'ordre judiciaire», a indiqué le ministère de la Justice.
«Jean-Jacques Urvoas tient à défendre les magistrats et l'ensemble de l'institution judiciaire mise en cause par ces propos diffamatoires, les assure de son entière confiance et du respect de leur statut et de leur indépendance», a-t-il ajouté. Inscrit au barreau de Seine-Saint-Denis, François Danglehant a été suspendu «pour son comportement envers le bâtonnier et ses confrères lors d'une instance disciplinaire», a-t-il précisé.
«Sections spéciales» et «régime de Vichy» : des parallèles douteux également au cœur de la polémique
Parmi les propos incriminés, selon la source proche du dossier, ceux qu'il a tenus devant la cour d'appel de Paris dans une vidéo publiée par Independenza Web TV le 3 mars 2016, où il évoque à propos de cette affaire «une justice de type sections spéciales comme sous le régime de Vichy», avant de citer les noms de plusieurs magistrats. «Nous sommes ici dans une justice de type sections spéciales», affirme-t-il également devant le Conseil supérieur de la magistrature dans une autre vidéo, datée du 25 janvier 2016. Les sections spéciales étaient des tribunaux d'exception créés par le régime de Vichy pour juger les résistants.
«Ils sont fous !», a réagi François Danglehant auprès de l'AFP. «Il n'y a pas de diffamation. Dans ces vidéos, je dis la vérité, la réalité de ce dont il s'agit.» «Dans le cas où il n'y a pas eu de plainte des magistrats intéressés, le parquet de Paris ne peut pas être à l'origine d'une procédure, qui ne peut alors être engagée que par le garde des Sceaux», a précisé la source proche du dossier. La diffamation contre un dépositaire de l'autorité publique est punie de 45 000 euros d'amende.