En Suisse aussi, on se bat contre la surveillance

En Suisse aussi, on se bat contre la surveillance© Flickr
Un collectif suisse réunissant des personnalités politiques appartenant à des courants très diverses a décidé de se battre contre une nouvelle loi de surveillance.
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Alors que la bataille contre la loi renseignement version suisse fait rage, un nouveau texte sur la surveillance des télécommunications fédère une opposition politique très hétéroclite.

Loi renseignement, surveillance des télécommunications, opposition politique. Non vous n’êtes pas en France mais en Suisse. Il faut dire que le champ lexical est trompeur. De l’autre côté des Alpes, le gouvernement helvète tente de se doter d’un arsenal juridique pour lutter contre le terrorisme. Et comme dans l’Hexagone, il rencontre une vive opposition.

La loi sur le renseignement, adoptée en septembre 2015, devra passer par l’étape du référendum pour pouvoir entrer en vigueur. La démocratie suisse prévoit qu'une loi puisse être soumise à l'approbation de l'ensemble de la population [référendum facultatif] au cas où 50 000 signatures sont récoltées à cet effet.

Maintenant que le gouvernement revient à la charge avec une loi sur la surveillance des télécommunications, les opposants à ce nouveau texte législatif espèrent réitérer leur coup d’éclat. Et faire en sorte que le peuple suisse soit amené à se prononcer sur cette loi.

Du Parti pirate à la droite nationaliste

Comme souvent en Suisse, les opposants à cette nouvelle loi sont répartis sur l'ensemble du spectre politique. Cette alliance de circonstance mêle les sections jeunes de presque tous les partis suisses. Leur mot d’ordre ? Pas question de laisser le gouvernement «fouiner» dans leurs communications et donc, leur vie privée. Pour Fabian Molina, le président des Jeunes socialistes, c’est une loi «trompeuse et dangereuse». Le militant cite Edward Snowden : «Je ne voudrais pas vivre dans un monde où tout ce que je dis, tout ce que je fais serait enregistré.»

C'est ainsi que le comité référendaire a annoncé, le 12 avril, le lancement de la récolte de signatures. Aux manettes, on retrouve le conseiller national de l'Union démocratique du centre (UDC) du canton de Lucerne, Franz Grüter. Un nationaliste qui chapeaute un mouvement composé de socialistes et de membres de l’extrême gauche, une curiosité pour l’Hexagone.

Le comité compte également des gens du métier. Comme Sabrina Schleifer, informaticienne. «Nous ne pouvons pas accepter que nous n’ayons plus droit à notre sphère privée», s’indigne-t-elle. La troupe a affûté ses arguments. Pascal Vuichard, coprésident des Jeunes Vert’libéraux, a la parade à l’argument du «seuls les gens qui ont quelque chose à se reprocher doivent craindre d’être surveillés». «C’est comme de dire qu’on ne doit pas abolir la peine de mort, puisque celui qui n’a tué personne n’a rien à craindre», souligne-t-il.

Et paradoxalement, les attaques terroristes perpétrées ces derniers mois en France et en Belgique servent les arguments des opposants. «Les gens croient que ça [la nouvelle loi] va nous protéger, mais la France ou la Belgique, qui ont des moyens de surveillance bien plus puissants, n’ont pas pu déjouer les attentats», analyse Franz Grüter. Il s’interroge : «Sommes-nous vraiment prêts à un contrôle général pour quelque chose qui n’aidera que faiblement l’Etat ?»

Certains des contestataires sont d’accord pour donner plus de moyens au gouvernement. Mais pas de cette manière. «On est d’accord avec l’idée de moderniser la loi, mais pas comme ça», explique Fabian Molina. Pascal Vuichard plaide pour plus de coopération à l’échelle du globe : «Au lieu de compter sur des logiciels espions, on devrait renforcer l’arsenal juridique international.»

Le défi principal sera de convaincre à nouveau les citoyens, quelques mois seulement après les avoir sollicités pour la loi renseignement. Avec tous les risques de confusion que cela comporte. D'autant plus que certains opposants à la loi renseignement n'ont pas voulu reprendre le flambeau pour la loi sur la surveillance des télécommunications et se sont ralliés au texte de loi proposé par le gouvernement. C’est le cas du socialiste du canton de Vaud, Jean-Christophe Schwaab pour qui ce texte «ne se base pas sur des intuitions, mais sur des soupçons fondés, liés à des crimes graves. En matière de présomption d’innocence, il y a une grande différence».

Pour convaincre, Fabian Molina compte sur une simple question : «Voulez-vous être surveillé 24 heures sur 24 ? » Le compte à rebours est lancé. Les opposants ont jusqu’au 7 juillet pour récolter les 50 000 signatures nécessaires pour l'organisation d'un référendum.

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